En visite en Israël, Catherine Colonna demande une "trêve immédiate et durable" à Gaza

La ministre française des Affaires étrangères a appelé dimanche en Israël à une "nouvelle trêve immédiate et durable" dans la bande de Gaza, se disant "préoccupée" par la situation des Palestiniens et des otages israéliens après plus de deux mois de guerre.

"Trop de civils sont tués", a déclaré Catherine Colonna. "Les Palestiniens n'ont pas à payer pour des crimes terroristes qu'ils n'ont pas commis", a-t-elle ajouté devant la presse. La ministre a souligné que la première trêve avait permis de libérer 105 des 250 otages capturés lors de l'attaque du 7 octobre. Parmi ces otages, trois français sont encore retenus ou disparus à Gaza.

De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a qualifié tout appel au cessez-le-feu "d'erreur" et de "cadeau pour le Hamas", le mouvement politique islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007 et responsable des massacres du 7 octobre.

Eviter la guerre au Liban

Eli Cohen a par ailleurs estimé que la France pouvait jouer un "rôle important" pour empêcher une guerre avec le Hezbollah, mouvement libanais allié du Hamas et qui multiplie les tirs vers Israël. 

Catherine Colonna doit se rendre au Liban lundi, où elle doit rencontrer des officiels et le commandant de la force des Nations unies au Liban. Elle a insisté sur le fait que les appels à la "désescalade" valent pour toutes les parties, y compris Israël.

La cheffe de la diplomatie a également rencontré des familles de disparus et d'otages pour les assurer de son soutien. Elle s'est dit tout particulièrement touchée par les crimes dont les femmes ont été victimes, "en tant que ministre", mais aussi "en tant que femme".

"Toute négation, toute relativisation de ces crimes sexuels est inacceptable mais surtout indigne. C'est une insulte à la conscience humaine", a-t-elle dit. 

Côté palestinien, la ministre dénonce les exactions des colons israéliens

Après ses rencontres côté israélien, Catherine Colonna s'est également entretenue avec des responsables palestiniens à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. La ministre s'est ensuite rendue dans une petite commune rurale proche de Ramallah pour y dénoncer les violences commises par des colons en Cisjordanie occupée, qui "minent la perspective d'une solution politique" avec Israël.

"Ce sont des actes graves (...) qui peut-être même peuvent pousser à de nouveaux développements et à une déstabilisation de la Cisjordanie, ce qui n'est pas, encore une fois, dans l'intérêt bien compris d'Israël", a-t-elle déclaré. La France a demandé des sanctions envers les colons extrémistes.

Lors d'un rare déplacement de dirigeant occidental auprès des populations concernées, la ministre a rencontré des producteurs d'olives qui lui ont expliqué qu'après avoir été menacés et chassés de leurs terres par des colons, ils n'ont pu effectuer leur récolte.

A des milliers de kilomètres de là, à Paris, une manifestation pro-palestinienne s'est tenue ce dimanche après-midi. 4.000 personnes ont défilé selon les policiers, 20.000 selon les organisateurs. D'autres rassemblements pro-palestiniens ont été organisés ce week-end en France, notamment à Lyon où les manifestants étaient entre 2000 et 5000.