Remaniement : Borne, Ferrand, Beaune... Où en est-on des dernières tractations ?

Combien de temps reste-t-il à Elisabeth Borne ? Va-t-elle rester en poste ? Les rumeurs de remaniement vont bon train. Elisabeth Borne et Emmanuel Macron étaient, ce vendredi 5 janvier, ensemble, côte à côte aux Invalides pour l'hommage national à Jacques Delors. 

Au gouvernement, il n'y a plus grand monde pour se faire d'illusions. En coulisse, le couple exécutif "ne se supporte plus", jure un très proche du président. "À titre personnel, je pense que ce serait mieux de s'en séparer", ajoute même un conseiller, malgré un an et demi de bons et loyaux services.

Emmanuel Macron a une idée en tête : ouvrir un nouveau cycle, tourner la page des lois retraite et immigration, des lois houleuses pour la majorité. Toute la question est de savoir s'il est possible de tourner la page sans changer de chef d'équipe. "Ça me semble difficile", répondent les ministres. Un autre va même plus loin : "Il va y avoir des changements importants et personne n'est à l'abri".

Une option Sébastien Lecornu ?

Qui pourrait remplacer l'actuelle première ministre ? La liste est longue. Il y a trois candidats à l'heure en tête de liste : le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Ce n'était pas vraiment un proche d'Emmanuel Macron, il vient de la droite. 

C'est un proche de Nicolas Sarkozy, mais au fil du temps, il s'est rapproché jusqu'à devenir un confident, un homme de confiance du Président. Il était il y a quelques jours encore au Proche-Orient pour tenter de régler la situation entre le Hamas et Israël. Sébastien Lecornu est un élu local, capable de parler à la droite. Bref, le profil quasiment parfait. Mais "à titre personnel, il n'en a pas très envie", selon l'un de ses amis. 

Le retour de Richard Ferrand ?

D'autres options ont émergé, comme celle du retour de fidèles de la première heure : Richard Ferrand, par exemple. C'est l'un des cofondateurs d'En Marche ! et ancien président de l'Assemblée nationale. Son nom revient avec insistance. Il a l'avantage d'être un homme de gauche sans avoir des ambitions présidentielles et ça compte pour la suite. 

Autre nom qui revient : l'ancien ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie. Ce n'est pas le plus connu du casting, mais lui a l'avantage d'être un très proche. Et pour le Président, la loyauté, ça compte. Récemment, un proche nous confiait qu'Emmanuel Macron avait été excédé, furieux, dans "une colère froide" après les menaces de démission de certains venus de la gauche, au moment de la loi immigration. Voilà pourquoi pour ce remaniement à venir, ce sont plutôt les fidèles et les loyaux qui ont la cote. Bien plus que ceux qui avaient organisé la fronde. 

Quels sont les ministres sur la sellette ?

Les fidèles et les loyaux pourraient rester au gouvernement tandis qu'à l'inverse, ceux qui ont organisé la fronde pourraient être mis sur la touche. "Tu ne peux pas défier le Président sans en payer les conséquences", selon un ministre. 

Cette semaine, on évoque la sortie potentielle du ministre des Transports, Clément Beaune. C'est lui qui a organisé le dîner des frondeurs. On évoque aussi la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, ou encore le départ de Patrice Vergriete, en charge du logement.

Et la date ? C'est toute la question. Emmanuel Macron a pris sa décision. il ne reste plus qu'à appuyer sur le bouton, expliquait l'un de ses très proches. Reste à savoir maintenant quand ça va bouger. Le week-end est redouté. Même si le chef de l'État a pris l'habitude de jouer avec les nerfs des uns et des autres, y compris avec ceux des journalistes, à la fin, tout ça pourrait prendre encore plusieurs jours. 

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09/02/2024 à 10:04 - 01m36s