Réforme des retraites : pourquoi tout le monde n'aura pas droit à au moins 1.200 euros ?
L'augmentation des petites pensions pour atteindre 1.200 euros bruts ne concernera qu'une petite partie des retraités les plus pauvres. Un point de la réforme des retraites sur lequel le gouvernement est resté flou.
L'un des points de la réforme des retraites fait débat depuis plusieurs jours : l'augmentation des petites retraites. Gabriel Attal mettait en avant cette hausse le 6 janvier sur RTL : "Faire une pension minimale à 1.200 euros pour quelqu'un qui a une carrière complète, les Français y sont favorables."
Difficile alors de comprendre l'effet concret de ce point de la réforme des retraites. Pour bénéficier de l'augmentation complète, de 100 euros, la situation de la personne qui part à la retraite devra en effet correspondre à un profil précis : avoir cotisé l’intégralité de ses trimestres, en travaillant à temps plein et en gagnant le SMIC.
Moins de 10% des nouveaux retraités chaque année seraient concernés par la revalorisation de leur pension à 1.200 euros bruts, selon une note de l'Institut des politiques publiques. Si le retraité ne remplit pas les conditions, en ayant cotisé moins de trimestres, ou certains à temps partiel, sa pension augmentera d'une fraction de ces 100 euros. Et au total touchera une retraite en dessous des 1.200 euros bruts.
Une communication floue du gouvernement
Les prises de paroles des membres du gouvernement ces dernières semaines dans les médias ont créé un flou autour de ce point de la réforme. Celle de Marlène Schiappa par exemple sur France Info : "Nous mettons un plancher, un plancher qui est de 1.200 euros."
L'annonce du ministre du Travail omet également de préciser tous les critères qui donnent accès à l'augmentation de la retraite. Olivier Dussopt a en effet déclaré : "Lorsque vous avez travaillé toute votre vie, que vous avez fait une carrière complète, vous devez avoir au moins 85% du SMIC, c'est-à-dire 1.200 euros bruts."
