La réforme des retraites est en débat dans l'hémicycle à partir de ce lundi 6 février. L'ambiance s'annonce agitée. L'exécutif dénonce une "obstruction bête et méchante", avec 20.000 amendements déposés.
Le gouvernement comptait sur la droite pour faire passer le texte. Après les dernières concessions d'Elisabeth Borne sur les carrières longues, on pensait effectivement que Les Républicains seraient satisfaits, prêts à massivement voter le texte. Ce n'est absolument le cas. Certains députés LR refusent toujours de voter le texte en l'état.
D'un côté, vous avez Éric Ciotti, le patron des Républicains fraîchement élu. C'est lui qui négocie directement avec Matignon depuis janvier. Sa ligne est de dire : maintenant, on vote ce texte. L'équilibre budgétaire fait partie de l'ADN de la droite. Mais face à lui, il y a Aurélien Pradié, député du Lot, candidat malheureux à la présidence des Républicains au caractère rebelle.
Lui, demande encore plus à l'exécutif sur les carrières longues et menace de voter contre. Alors pourquoi ce jusqu'au boutisme ? D'abord parce que cela lui permet d'apparaître comme le chantre de la droite sociale. C'est son créneau depuis des années. Et puis ainsi, il défie l'autorité d'Eric Ciotti et fait entendre sa petite musique.
La grande question, c'est de savoir combien de députés LR pourraient suivre Aurélien Pradié. Si une vingtaine d'élus votent contre, la réforme pourrait être rejetée. Alors, pour tenter d'étouffer la crise, Eric Ciotti a convoqué en urgence tous les députés LR pour une réunion ce soir, avec explications au menu.