À une semaine d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les Français sont plus que jamais du côté des syndicats : 68% approuvent le mouvement selon un sondage BVA pour RTL. C'est cinq points de plus en un mois. Ils sont aussi plus de 6 sur 10 à vouloir qu'il s'inscrive dans la durée. Cela risque d'être le cas puisque le gouvernement reste ferme sur le recul de l'âge de départ à 64 ans. Il est prêt à faire quelques concessions, mais seulement lors des discussions au Parlement qui débuteront le 6 février. L’idée, c’est de gagner du temps.
En coulisses, la stratégie est assumée, il est urgent d'attendre. Les syndicats ont déplacé un premier pion, le gouvernement laisse tourner le chrono pendant ce temps. "Si on lâche du terrain maintenant, on est mort", résument les stratèges de la majorité. Alors, Matignon va d'abord s'assurer de resserrer les rangs. Ce mardi soir, Élisabeth Borne rassemble ses députés pour des vœux qui risquent de tourner en séance de coaching, avec un mot d'ordre : continuer d'expliquer, se montrer ouverts mais tout renvoyer à la discussion à l'Assemblée qui démarre la semaine prochaine.
Gagner du temps donc mais aussi espérer une erreur de l'adversaire. "Si les grévistes se mettent à couper le courant ou à bloquer les raffineries, le mouvement peut vite devenir impopulaire", espère un cadre. Les ministres aussi sont priés de peser chaque intervention. "Attention à tout ce qui pourrait mettre de l'huile sur le feu", prévient l'un d'eux, "pour ne pas donner de grain à moudre aux manifestants".
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