À l’Assemblée Nationale, la commission spéciale sur la réforme des retraites est embourbée. Il lui reste encore plus de 14.000 amendements à examiner avant mardi soir. C’est impossible. Mais, en faisant présenter la plupart de ces amendements par les députés de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a-t-il réussi son opération de blocage ?
Le leader de gauche applique en tout cas son programme de la présidentielle de 2017. Il avait proposé un référendum révocatoire, permettant de renvoyer un élu en cours de mandat après un vote majoritaire de citoyens mécontents. Ce référendum organisé après l’enregistrement d’une pétition ayant recueilli un nombre minimum de signatures, était applicable à tous les élus, président de la République compris.
Pour Jean-Luc Mélenchon, nous y sommes. La pétition, ce sont les grèves et les manifestations qu’il faut faire durer le plus longtemps possible en les encourageant avec le blocage institutionnel à l’Assemblée. Et l’équivalent de la révocation du président, ce serait de contraindre Emmanuel Macron à renoncer à sa réforme, ce qui en ferait un président fantôme.
Pourtant, Jean-Luc Mélenchon n’a pas été élu président. Il est arrivé quatrième du premier tour et même François Fillon l’a précédé. Mais l'insoumis n’a pas digéré cet échec. Il conserve une rage au fond de lui. Il parle toujours de la résistance populaire. Il refuse d’entrer dans la discussion sur les modalités d’une réforme qu’il n'accepte pas. C’est tout ou rien. Et lorsque le projet de loi va venir en séance plénière à partir du 17 février, La France Insoumise a encore l’intention de noyer les débats sous un nouveau déluge d’amendements.
Ainsi la loi pourrait ne pas être votée le 3 mars, date limite souhaitée par le gouvernement. L’une des solutions serait l’application de l’article 49-3, l’adoption de la loi sans vote, sauf si l’opposition parvenait à faire voter une motion de censure, ce qui est impensable.
Mais un 49-3 peu de temps avant les municipales seraient du plus mauvais effet. Il renforcerait encore plus l’impopularité du pouvoir. Si Jean-Luc Mélenchon est content de lui, il n’est pas sûr qu’il tire un grand bénéfice de la situation présente. Appliquer un programme pour lequel on n’a pas été élu, en s’appuyant sur la légitimité de la rue, ne donne certainement pas confiance à une majorité des électeurs.
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