Réforme des retraites : François Bayrou écarte un retour de l'âge de départ à 62 ans

François Bayrou ferme la porte. Invité sur France Inter, ce dimanche 16 mars, le Premier ministre a exclu un retour de l'âge de départ à la retraite à 62 ans. Interrogé sur le sujet, le chef du gouvernement a dit "non".

"Je suis déterminé à défendre l’idée que nous avons besoin des corps intermédiaires", a confié François Bayrou avant de fermement exclure un retour à 62 ans pour l'âge de départ "dans le nouveau contexte international". Un "conclave" sur les retraites a été lancé à la fin du mois de février. En cas de "blocage" sur les retraites, "le référendum est une issue", avait-il estimé dans un entretien.

Le Premier ministre est aussi revenu sur les critiques d'Édouard Philippe, qui a jugé "déjà totalement dépassé" le fameux "conclave". L'actuel locataire de Matignon a fait part de sa "divergence" avec le président d'Horizons. "Édouard Philippe considère que la démocratie sociale et les partenaires sociaux, c'est négligeable, qu'il faut [les] laisser de côté, qu'il faut considérer que désormais la décision doit venir du sommet et s'imposer à la base", a déclaré François Bayrou.

Les syndicats montent au créneau

Invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, ce dimanche 16 mars, Jacques Attali a réagi aux déclarations de François Bayrou. "On a d'autres combats à mener", a confié l'économiste, très critique vis-à-vis de la gestion des retraites depuis plusieurs années. Il assure néanmoins qu'il fallait passer à 64 ans, comme l'a fait Élisabeth Borne.

Les syndicats n’ont, en ce qui les concerne, pas du tout apprécié ce rejet du Premier ministre François Bayrou. "C'est scandaleux", a affirmé le négociateur de la CGT sur les retraites Denis Gravouil, à l'AFP, en estimant qu'"on ne peut pas faire confiance à François Bayrou". De son côté, la CFDT a jugé ce choix "incompréhensible", par la voix de son secrétaire adjoint, Yvan Ricordeau.

"Les concertations ont été rouvertes sur l'idée qu'il n'y avait pas de totem ni de tabou, donc on pouvait discuter de tout. Et là, maintenant, il referme la porte complètement. C'est totalement une trahison de la parole donnée aux organisations syndicales, dont la nôtre, et aux parlementaires", a commenté Denis Gravouil. 

"La CFDT rencontre le Premier ministre ce mardi (18 mars), ce rendez-vous sera l'occasion d'une véritable clarification", a assuré Yvan Ricordeau. Les négociations, censées permettre une amélioration de la réforme de 2023 sans accentuer le déficit, comportent encore 11 rendez-vous entre partenaires sociaux d'ici au 28 mai, soit un par semaine. La CGT réclame notamment l’abrogation de la réforme.

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