Dans la société française comme à travers son Histoire, la question du racisme nécessite un débat apaisé. En juillet 1885, Jules Ferry, le père de l'école républicaine prononçait un discours sur la nécessité pour la France de se lancer dans de grandes expéditions coloniales afin de rester une grande puissance.
"Les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures", se justifie-t-il. À cela, Clémenceau répond vivement qu'il ne faut pas tenter de cacher la violence en utilisant hypocritement le prétexte de la civilisation. L'échange est vieux de 135 ans, mais rien ne semble avoir évolué.
Les extrémistes des deux bords se sont emparés des discussions et empêchent un débat apaisé. D'un côté, des noirs et des Maghrébins, des gens sincères qui demandent justice en raison de discriminations qui sont réelles, sont débordés par des militants qui politisent le débat et jettent l'anathème sur la France raciste. De l'autre, il y a des personnalités comme Marion Maréchal qui profite de l'aubaine pour attirer des blancs dans leur parti.
L'épisode de 1983, avec la Marche pour l'égalité et contre le racisme (ou marche des beurs), se répète. Des jeunes issus de l'immigration demandaient à l'époque à être traités comme des Français, sans revendication, ni communautarise, ni religieuse. Julien Dray, militant du PS, a créé SOS Racisme qui est devenu une officine instruisant le procès de la France raciste.
Cela a eu pour effet de renforcer le FN rallié par des blancs excédés par les injures, le tout pour la plus grande satisfaction de François Mitterand, car la montée du FN affaiblissait la droite.
Les pouvoirs politiques n'ont, depuis plus de 40 ans, pas pris en compte les conséquences du regroupement familial
Olivier Mazerolle sur RTL
Faut-il, alors, revoir l'Histoire de France ? Il s'agit plutôt de la raconter entièrement, avec ses ombres et ses lumières, en tenant compte des différentes époques, en refusant de juger à l'aune de ce que nous sommes aujourd'hui. Condamner les crimes qui ont été commis, bien sûr, condamner les principes, sûrement.
En ce qui concerne les accusations envers les forces de l'ordre : la police française n'est pas raciste, mais il y a des racistes dans la police française. Mais les policiers sont, dans beaucoup de quartiers, les seuls et derniers représentants de l'État.
D'abord parce que les pouvoirs politiques n'ont, depuis plus de 40 ans, pas pris en compte les conséquences du regroupement familial, qui changeait en France la situation des immigrés amenés à devenir des citoyens français au lieu de repartir après quelques années. Mais aussi parce que les majorités politiques au sommet de l'État ou à la tête des communes ont laissé s'envenimer la situation.
De surcroit, Christophe Castaner leur annonce sans concertation préalable, qu'ils sont des suspects alors que jusqu'à présent il niait les violences policières. Les policiers ont raison d'être en colère, ce qui ne doit pas empêcher toute discussion apaisée.
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