Après deux semaines de rassemblements anti-racistes aux États-Unis, le mouvement continue. Pour comprendre le déclenchement de cette vague, il faut regarder dans le rétroviseur. C'est l'héritage de la guerre de Sécession, qui fait la Une outre-Atlantique.
Comme à chaque fois que les tensions raciales font l'actualité, le débat sur les symboles de cette guerre ressort. On ne peut pas comprendre les États-Unis, encore aujourd'hui, sans revenir à cette guerre civile du début des années 1860, entre les États du Nord et du Sud du pays. Plus de 600.000 morts. Le président Lincoln voulait mettre fin à l'esclavage, plusieurs États du Sud, où il y avait le plus de Noirs, ont refusé et ne voulaient pas se faire imposer cette décision du pouvoir fédéral. D'où cette guerre finalement perdue par le Sud, ce que l'on appelait la Confédération.
Mais une certaine nostalgie a perduré dans le Sud, un attachement aux symboles de la Confédération. Attachement aux "héros" du camp sudiste qui ont toujours des statues dans de nombreuses villes. Certaines de ces statues ont d'ailleurs été érigées au XXe siècle pendant la ségrégation. C'était une façon pour les Blancs du Sud de protester contre les droits civiques que réclamaient les Noirs. Des groupes racistes du Ku Klux Klan s'y réunissent parfois avec des flambeaux. Certaines villes du Sud envisagent de les démonter pour les mettre dans des musées. Une statue en Virginie vient d'être démolie par des protestataires.
Il y a aussi le drapeau sudiste, rouge avec une croix bleue et des étoiles, qui avait jusqu'à récemment une connotation un peu folklorique et nostalgique de l'identité du Sud. Mais on voit de plus en plus ce drapeau, y compris dans des États du Nord, planté dans des jardins, collé sur des voitures ou brandi lors de meetings du président Trump. Au Nord, où il n'a vraiment aucun sens historique, ce drapeau symbolise la défiance vis-à-vis du pouvoir fédéral. On l'a beaucoup vu dans les manifestations anti-confinement.
Il a aussi une symbolique raciste pour certains puisqu'il évoque la Confédération qui voulait poursuivre l'esclavage des Noirs. Il y a cinq ans, après un attentat raciste dans une église noire, l'État de Caroline du Sud avait banni ce drapeau. C'était un État dirigé par les Républicains. Il y a quelques jours les marines ont fait de même et il y a quelques heures, les circuits de Nascar, les courses de voiture, ont dit aussi que ce drapeau serait interdit.
Et le président Trump s'en mêle. Le général Petreus qui est un ancien haut gradé, très respecté aux États-Unis et ancien directeur de la CIA, écrit qu'il est temps de débaptiser certaines bases militaires qui portent le nom de généraux sudistes, de "traites" comme il dit. Le président tweete qu'il n'en est pas question, qu'ils font partie de l'héritage américain même si ce sont des militaires qui se sont battus contre les États-Unis. Il pense que cette guerre culturelle, qui fracture le pays, peut l'aider à rassembler son camp avant l'élection.
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