Un salaire contesté. Les millions d'euros de primes attribuées aux dirigeants du groupe automobile Stellantis qui comprend notamment Peugeot, Citroën et Fiat, pour l'année 2021 sont contestés par des actionnaires, des syndicats et aussi les candidats à l'élection présidentielle.
Réunis en assemblée générale virtuelle, une majorité d'actionnaires de Stellantis a voté - à titre consultatif - contre la politique salariale du constructeur qui rémunère ses dirigeants selon leur performance.
Les performances de l'année 2021 ayant été exceptionnelles, le directeur général, Carlos Tavares, devrait toucher à terme un total de 19 millions d'euros pour l'exercice. À côté d'un salaire fixe de 2 millions d'euros, la part variable constitue la majorité (89%) de sa rémunération, avec notamment 7,5 millions liés à sa performance en 2021, une prime de 1,7 million liée à la création de Stellantis et des attributions d'actions fondées sur des objectifs à 2026, évaluées à 5,6 millions d'euros par Stellantis pour l'année 2021.
En pleine campagne d'entre-deux tours, cette information a fait réagir les candidats à l'élection présidentielle. Soutien d'Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire estime que "cette rémunération est excessive (...) et ça pose la question de la rémunération des grands dirigeants d'entreprises".
"C'est un sujet politiquement sensible", estime Benjamin Sportouch, chef du service politique de RTL. "Les deux candidats sont très prudents. D'abord, Emmanuel Macron. Il a été longtemps taxé de 'président des riches'. Il ne va pas se transformer d'un coup en Robin des Bois en disant que tout cela est scandaleux. Il ne faut pas oublier qu'il a reçu le soutien du Medef", ajoute Benjamin Sportouch.
Côté Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national a indiqué : "C'est choquant, mais moins choquant que pour d'autres". Elle a souligné que "pour une fois, Carlos Tavares a obtenu de bons résultats". Comme Emmanuel Macron, Marine Le Pen "ne peut pas non plus se mettre à dos le patronat qui, aujourd'hui, estime que si elle est élue ce sera une catastrophe économique", explique Benjamin Sportouch. Et d'ajouter : "Elle aussi marche sur des œufs".
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