Est-ce (vraiment) une bonne nouvelle d'arriver en première position lors du premier tour d'une élection présidentielle ? Si, bien entendu, ce résultat permet de bénéficier d'une certaine dynamique et de pouvoir se targuer d'être le candidat le plus plébiscité, l'histoire de la Ve République nous montre que cette bonne place ne garantit pas toujours une élection, deux semaines plus tard.
Sur les dix élections - au suffrage universel direct - qui se sont tenues sous la Vᵉ République, seulement sept d'entre elles ont eu un résultat similaire entre le premier et le second tour. Trois scrutins ont fait preuve de surprise : celui de 1974, puis celui de 1981 et enfin l'élection présidentielle de 1995.
Le 5 mai 1974, le candidat socialiste François Mitterrand sort vainqueur du premier tour de l'élection avec 43,25% des voix contre 32,6% pour son adversaire Valéry Giscard d'Estaing. Néanmoins, deux semaines plus tard, le rapport de force s'inverse et le candidat de centre-droit s'impose d'une courte tête avec 50,81% des suffrages. De son côté, le socialiste en recueillait 49,19%. Un scrutin extrêmement serré alors que moins de 430.000 voix séparent les candidats lors de ce second tour, d'après les résultats définitifs de l'élection.
Sept ans après, c'est au tour de François Mitterrand de s'imposer. Pourtant, le 26 avril 1981, le président sortant Valéry Giscard d'Estaing remporte le premier tour avec 28,32% des voix, trois points devant son rival socialiste. Un résultat dont VGE va s'enorgueillir dans l'entre-deux-tours. Malheureusement pour lui, le candidat PS remporte l'élection le 10 mai 1981. Comme lors de leur précédente confrontation, le scrutin est encore assez serré. Seulement 3,5 point séparent les deux concurrents selon les résultats définitifs.
Dernier exemple, en 1995. Après deux septennats socialistes, le candidat de gauche Lionel Jospin parvient à remporter le premier tour de l'élection présidentielle. Derrière lui, Jacques Chirac fait alors office d'outsider tandis qu'il est relégué à trois points derrière son adversaire du PS. Néanmoins, cette place est loin d'être due au hasard. En effet, sur la ligne de départ, le RPR - ancêtre de l'UMP et des Républicains - avait deux candidats : Jacques Chirac et Édouard Balladur. Assez logiquement, le premier bénéficie d'un très large report de voix sur sa personne. Le 7 mai 1995, celui qui était maire de Paris remporte l'élection avec plus de 52% des suffrages.
Le scrutin présidentiel de 2022 sera-t-il le quatrième exemple ? Pour le savoir, il faudra patienter jusqu'au 24 avril prochain pour découvrir les résultats dès 20h.
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