Un début de campagne mitigé ? Emmanuel Macron a longuement égrainé les grandes lignes de son programme. Parmi elles, la réforme du RSA. Le candidat à un second mandat a annoncé vouloir conditionner l'obtention de cette allocation à "15 à 20 heures par semaine" d'activité professionnelle ou de formation, s'il est réélu le 24 avril prochain.
Levée de boucliers immédiate à gauche. La candidate Lutte ouvrière à l'élection présidentielle Nathalie Arthaud a dénoncé la proposition d'Emmanuel Macron. Il "veut inventer le travail à 7 euros de l'heure ! Encore moins que le Smic !", a-t-elle écrit sur Twitter.
À travers cette proposition, Emmanuel Macron s'appuie davantage sur sa jambe droite. Valérie Pécresse s'est empressée de souligner les similitudes des deux propositions. "Qui a dit qu'il fallait une contrepartie de travail au RSA ? C'est nous", a-t-elle déclaré.
Contraint à la période de réserve, le gouvernement est monté au front pour défendre la proposition d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a rejeté, au Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, les accusations de stigmatisation de ceux qui perçoivent le RSA.
Action de groupe de la part de l'exécutif. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'est une nouvelle fois illustré dans l'art du service après-vente en politique, le 18 mars dernier sur BFMTV. "On ne peut pas dire qu'on vit bien au RSA. On survit (...) Aujourd'hui, quand on tombe au RSA, c'est un aller simple vers la précarité. Il n'y a pas de retour", a-t-il indiqué.
Troisième membre du gouvernement à entamer le travail de pédagogie : Élisabeth Borne. Dans les colonnes de L'Obs, la ministre du Travail explique que "des gens peuvent traverser de grandes difficultés". Et d'ajouter : "Notre responsabilité, c’est de leur proposer un accompagnement afin qu’ils puissent revenir dans l’emploi. Et ce que l’on attend des bénéficiaires du RSA, c’est qu’ils s’engagent à suivre l’accompagnement qu’on leur propose".
Celui qui a enfoncé le clou d'une manière maladroite est Christophe Castaner. Invité de BFMTV le 21 mars, le patron des députés LaREM a estimé que "l'allocation" sans être "accompagné" dans la réinsertion, "est la réponse des lâches".
La phrase de l'ancien ministre de l'Intérieur fait résonner des arguments avancés en son temps par la droite. En mai 2011 alors ministre des Affaires européennes sous le quinquennat Sarkozy, Laurent Wauquiez pointait du doigt "les dérives de l'assistanat" qu'ils qualifiaient de "cancer de la société".
"Aujourd'hui, un couple qui est au RSA, en cumulant les différents systèmes de minima sociaux, peut gagner plus qu'un couple dans lequel il y a une personne qui travaille au smic, a-t-il avancé. Ça c'est la société française qui tourne à l'envers", expliquait-il comme le rapporte à l'époque Le Monde.
Lors de la campagne pour la présidence de l'UMP (devenu depuis Les Républicains) en 2014, Nicolas Sarkozy proposait un référendum sur le RSA à partir de la question suivante : "Est-ce que toute allocation doit avoir comme contrepartie une activité ?". L'ancien président de la République assurait : "Nous avons échoué dans notre volonté de faire du RSA un instrument de réinsertion par et dans le travail. Laurent Wauquiez avait raison", comme le rappelle L'Opinion.
On a tellement peu de temps qu'on veut éviter les polémiques entre nous
Un député LaREM
Dans les rangs des députés La République En Marche, certains élus issus de la gauche sont mitigés sur les arguments énoncés par Christophe Castaner. Un député LaREM cherche désespérément "les marqueurs de gauche" dans le programme du candidat. Mais "on a tellement peu de temps (avant le premier tour de l'élection, ndlr) qu'on veut éviter les polémiques entre nous. Donc on rectifie le tir, c'est à nous de rendre cette mesure audible sur le terrain", élude-t-il.
Un autre député relativise et estime que "le débat ne se joue qu'autour des mesures présentées par Emmanuel Macron. Le fait de créer des polémiques sur les sujets, cela permet d'ouvrir le débat".
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