Une petite musique monte : la stratégie LR pour 2022 n'est pas la bonne. Le constat fait mal mais pour certains membres des Républicains, il est bien réel. Le parti a acté le vote des militants en congrès. C'est à eux que revient la lourde tâche de désigner le candidat de la droite pour l'élection présidentielle de 2022.
Si Valérie Pécresse, Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin ont annoncé leur participation à ce congrès, Xavier Bertrand, lui, souhaite que seul son nom soit soumis au vote des militants. Les adhérents LR "ont écarté la primaire, ce n'est pas pour en refaire une sous une forme déguisée", a-t-il affirmé au Figaro.
Cette décision a provoqué l'incompréhension dans les rangs Les Républicains. Leur principal interrogation ? Le calendrier électoral. "On a nous-même mis un voile sur les candidats de droite, explique un cadre du parti. On fait tout pour ne pas exister avec une méticulosité formidable".
L'une des premières critiques formulées par les déçus de la primaire ouverte concerne l'exposition donnée à la tambouille politicienne. Un ténor LR reproche à son parti d'avoir "perdu du temps" sur l'hypothétique candidature de François Baroin, "alors qu'Emmanuel Macron est en campagne permanente".
La goutte d'eau de trop serait venue du numéro trois des Républicains Aurélien Pradié. En comité stratégique, le député LR du Lot a émis l'idée de ne pas organiser de débat, avant la tenue du congrès. Proposition qui a fait bondir Gérard Larcher. "Il a poussé une gueulante, j'ai cru qu'il allait s'étouffer, raconte un participant. Brice Hortefeux a regardé Aurélien Pradié d'un air ébahi, même chose pour Guillaume Larrivé... C'était un moment de stupéfaction".
Lors d'une réunion de groupe, le président du groupe LR à l'Assemblée Damien Abad a aussi donné de la voix. Cette fois-ci à l'encontre de François-Xavier Bellamy. L'ancien tête de liste LR aux élections européennes a ouvert la porte à une éventuelle participation d'Éric Zemmour au congrès LR. Ses "propos ne sont pas possibles. Ils nous affaiblissent tous", a lancé le député. "Cette réunion de groupe était électrique", conclut un proche bien informé. Dans l'entourage de Bertrand, on affirme vouloir "plus vite" et ne pas perdre de temps. C'est pourquoi le candidat a proposé aux autres candidats de les rencontrer "très rapidement, avant le 13 octobre", soit la date limite pour le dépôt des candidatures.
Le constat le plus dur est venu de Nicolas Sarkozy. "Je suis pour le mouvement, pour la prise d'initiative, pour la passion dans le débat politique. Et aujourd'hui, où il y a autant de populistes, ne croyez pas que les populistes sont talentueux. C'est parce que nous, nous ne disons plus rien... Et donc ceux qui n'ont rien à dire le disent avec cette force et cette irresponsabilité. Mais le problème vient de nous, pas d'eux", déplore-t-il.
Selon un sondage Ipsos Sopra Steria pour FranceInfo et Le Parisien, publié le 1er octobre, Marine Le Pen est donnée à 16% des intentions de vote, talonnée par Éric Zemmour à 15%, qui devance lui-même Xavier Bertrand à 14%.
"On désespère chaque jour un peu plus nos électeurs et chaque jour, ils se tournent un peu plus vers Éric Zemmour. C'est comme si vous avez un sprint à courir et que vous vous entraînez une fois par semaine, alors qu'Éric Zemmour s'entraîne tous les jours, soupire à un cadre Les Républicains. On gère le temps, on procrastine, donc tout devient une menace", Éric Zemmour, Emmanuel Macron... Les Républicains sont à découvert.
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