Présidentielle 2017 : que signifie l'expression "identité heureuse", critiquée par Nicolas Sarkozy ?

La guerre entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé est officiellement déclarée depuis que l'ancien chef de l'État a confirmé sa candidature à l'élection présidentielle. Ses soutiens entament ainsi les piques dans les médias à l'encontre du rival de l'ancien président des Républicains. Éric Ciotti, François Baroin et Christian Estrosi, entre autres, enchaînent les prises de paroles. 

Bien avant que Nicolas Sarkozy fasse du thème de l'identité l'un des piliers de sa campagne, Alain Juppé l'évoque lui aussi, en défendant le concept de "l'identité heureuse". En février dernier, face aux étudiants de l'université de Paris II Panthéon-Assas, il affirmait "ne pas être déconnecté de la réalité", comme le rapporte Le Parisien. Dans l'émission Vie politique, diffusée sur TF1, le candidat à la primaire à droite indiquait : "Je vois la France qui doute, qui souffre, qui est en colère. Il faut apporter des réponses à ses légitimes attentes". 

Contre l'exclusion et le refus

Alain Juppé avertit sur son blog : "Je refuse d'avoir l'identité malheureuse, frileuse, anxieuse, presque névrotique. Pour moi, identité ne rime pas avec exclusion ni refus de l'autre. Je veux faire rimer identité avec diversité et unité : respect de notre diversité, affirmation de notre unité. Naïveté, me dira-t-on... Ma longue expérience du terrain me protège de ce risque. Je sais bien que la France dont je rêve n'est pas la France d'aujourd'hui, pas toute la France d'aujourd'hui". 

Ainsi, le candidat à la primaire de la droite estime que soit "l'on pense que la religion musulmane n'est pas soluble dans la République, et alors il faut se préparer à une forme de guerre civile", soit "l'on est convaincu qu'il existe une lecture du Coran et une pratique de la religion musulmane compatibles avec nos valeurs et notre mode de vie, et alors il faut travailler avec détermination à poser des règles claires entre les musulmans qui partagent cette conviction et la République".

Un concept balayé par Nicolas Sarkozy

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En annonçant sa candidature via la sortie du livre Tout pour la France, Nicolas Sarkozy a répondu à Alain Juppé sur ce thème. L'ancien président de la République assure qu'"il n'y a pas d'identité heureuse tant qu'on ne réaffirme pas que l'identité de la France est toujours plus importante que les identités particulières. Il n'y a pas d'identité heureuse lorsqu'on accepte des accommodements 'raisonnables' par soucis prétendu d'apaisement". Les soutiens de l'ancien président des Républicains défendent aussi cette position. À l'image de François Baroin qui déclarait au micro d'Europe 1, "il n'y a pas d'identité heureuse aujourd'hui. C'est une grave erreur que de le penser, c'est une immense naïveté que de le penser".