Ce jeudi 31 mars marque une date importante pour Manuel
Valls, celle de sa prise de fonction en tant que premier ministre, il y a deux ans. À l'époque
ministre de l'Intérieur, il succédait à Jean-Marc Ayrault. Ces deux dernières
années ont été mouvementées pour l'ancien maire d'Évry qui a dû faire face aux
démissions en série d'Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti, Benoît Hamon et Christiane Taubira.
Le chef du gouvernement a également dû faire face à la fronde
au sein de la majorité. Martine Aubry a pris position sur la loi Travail
en déclarant qu'elle était "extrêmement dangereuse". "Que
nous retravaillons pour faire que ce projet de loi soit
un vrai projet moderne qui, à la fois, améliore la compétitivité
des entreprises et crée de nouvelles protections pour les salariés",
ce qui était "l'idée initiale", a demandé celle qui s'est récemment
attaquée au gouvernement dans une tribune acerbe.
Manuel Valls a connu un nouveau revers, mercredi 30 mars,
avec l'abandon de la réforme constitutionnelle, annoncé par François Hollande. À
un an de l'élection présidentielle, les rumeurs se multiplient concernant une
possible candidature du Premier ministre. En réponse, Manuel Valls déclarait
"jamais je n'ai fait et ne ferai de chantage à la démission (…) Il y
aurait une forme d'indécence à poser le débat autour de ma personne (...) Le
narcissisme, l'égotisme et les caprices, je laisse cela à d'autres",
expliquait-il. Selon le Journal du Dimanche, "las des débats
virulents dans la majorité, Manuel Valls aurait posé une sorte
d'ultimatum à François Hollande sur le projet de loi sur le travail, porté par
Myriam El Khomri. Le Premier ministre aurait fait de tout
renoncement sur ce texte un motif de départ".
Cependant, la situation est plus délicate pour Manuel
Valls qui ne semble pas avoir tous les éléments en sa possession pour mener la suite de sa
carrière politique. En effet, la possible candidature de Manuel Valls à
l'élection présidentielle est conditionnée à celle de François Hollande. Cette
dernière est elle-même conditionnée aux résultats économiques. Selon des
proches, le président de la République annoncera sa candidature en janvier. En
cas de non candidature, il se prononcera dès le mois d'octobre. Manuel Valls se
retrouve ainsi dans l'attente.
Plus il reste à Matignon, plus le fait de se présenter à l'élection présidentielle est infaisable
Gaël Brustier, chercheur en science politique
Son poste marque aussi un obstacle dans ses envies
présidentielles. "Manuel Valls est dans une période de trouble. Sa
candidature ne dépend pas que de lui (…) Un premier ministre ne peut pas aller
contre son président. Plus il reste à Matignon, plus le fait de se présenter à
l'élection présidentielle est infaisable", analyse Gaël Brustier,
chercheur en science politique, joint par RTL.fr. Tout comme François Hollande, Manuel Valls devra
justifier son bilan à la tête du gouvernement. "Le bilan du président de
la république et du premier ministre sont confondus. C'est aussi le bilan
collectif de toute la gauche", explique le chercheur. En plus d'avoir son
destin politique scellé à celui de François Hollande, Manuel Valls doit aussi
prendre en compte la primaire de la gauche.
Selon Gaël Brustier, il s'agit d'une conséquence du passage du septennat
au quinquennat. "Tout part du calendrier. Désormais, le président incarne
tout. On est dans une culture du service où il doit tout savoir et apporter des
solutions. Le président de la République veut apparaître comme un leader et une
figure qui incarne tous les espoirs. Sous Nicolas Sarkozy, François Fillon
était relativement protégé par l'hyper président. Il exécutait les
décisions".
Cependant, Manuel Valls a "un projet politique qui a
le mérite d'être cohérent, souligne le chercheur. Il prône une sorte de
néo-conservatisme américain. Sur le plan économique, il est dans l'idée que
l'on ne peut pas, par conviction, se soustraire à la gestion
économique. Dans la conjoncture actuelle, il tente de s'adapter au fil de l'eau
de l'action publique et à l'air du temps". Invité à l'antenne de RTL, ce
jeudi 31 mars, Manuel Valls estime qu'il y a eu "sans doute un manque
d’explications concernant la loi Travail", tout en assurant qu'il prenait
ses responsabilités.
Mais un dernier élément de taille empêche Manuel Valls de se lancer dans la
course à la présidentielle : "Il lui manque une base électorale", estime Gaël Brustier. Ce qui n'empêche pas certains proches du Premier ministre de le pousser à se présenter à l'élection.
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