"Je ne veux pas la chienlit. Si cela bloque, tout le monde retournera en campagne". Emmanuel Macron avait prévenu ses troupes fin septembre 2022. Enlisé dans d'intenses débats à l'Assemblée sur la réforme des retraites, le président de la République n'avait pas hésité à menacer les députés de sa majorité et les oppositions d'une dissolution de l'Assemblée nationale.
De retour ce 13 décembre 2023, l'histoire semble se répéter pour le locataire de l'Élysée. Cette fois-ci, le chef de l'État cherche à obtenir une majorité concernant le projet de loi sur l'immigration, porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Majorité relative oblige, l'exécutif est une nouvelle fois contraint de négocier au cas par cas, tantôt avec les députés Les Républicains, tantôt avec l'aile gauche de la majorité.
Après le revers vécu par Gérald Darmanin avec l'adoption de la motion de rejet préalable, Emmanuel Macron a réuni ses proches lors d'un dîner à l'Élysée. Selon plusieurs participants, le chef de l'État a indiqué "souhaiter un dialogue constructif mais sincère en commission mixte paritaire pour bâtir un compromis si possible". Lundi 18 décembre, sept sénateurs et sept députés devront en effet se réunir après de trouver un accord sur le texte.
Contrairement à la réforme des retraites, Emmanuel Macron a assuré que ni la dissolution de l'Assemblée nationale, ni le recours à l'article 49.3 de la Constitution ne sont des options envisagées. Il a même été jusqu'à fustiger ceux "autour de la table qui imaginent une dissolution, alors qu'il n'y a même pas lieu de tirer de conclusion générale de cette séquence", comme le rapportent les personnes présentes à ce dîner.
Il est hors de question pour Emmanuel Macron de dissoudre sur le sujet de l'immigration
Un participant au dîné organisé par Emmanuel Macron, à l'Élysée
Mais pourquoi ce changement d'avis ? Selon un convive, "il est hors de question pour Emmanuel Macron de dissoudre sur le sujet de l'immigration. D'après lui, on ne peut rien mesurer de la réaction populaire". "Ce serait une erreur dangereuse, selon lui", ajoute-t-il. Le chef de l'État aurait en tête le risque d'un retour aux urnes qui tourne en faveur du Rassemblement national, avec une majorité relative et "un RN plus fort", précise un proche du président.
À peine le débat sur le texte sur l'immigration rejeté par une majorité de députés, le Rassemblement national a brandi la carte de la dissolution. Sur BFMTV, Jordan Bardella a appelé à "la dissolution de l'Assemblée nationale". "Face à cette crise politique majeure, il faut revenir au peuple. Et l'un des moyens de revenir au peuple, qui est en démocratie le souverain ultime, c'est la dissolution de l'Assemblée nationale", a-t-il estimé en précisant au passage qu'il est prêt à devenir premier ministre d'une cohabitation.
Estimant qu'une dissolution jouerait en faveur du RN, Marine Le Pen se projette déjà dans cette hypothèse. Selon Le Figaro, la députée du Pas-de-Calais a lancé au président du parti : "Prépare ton gouvernement".
Sur LCI, Olivier Véran a répondu aux ambitions de Jordan Bardella. "Jordan Bardella premier ministre ? Je ne sais pas si ça fait rêver les gens. Ça ne me fait ni rêver, ni cauchemarder, je n'y crois pas, a déclaré le porte-parole du gouvernement. Mais on peut rêver deux secondes de son casting gouvernemental ?". Il a longuement listé les députés RN et les polémiques associés à ces élus.
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