À six semaines de la présidentielle, François Fillon a été mis en examen mardi 14 mars dans l'enquête sur de possibles emplois fictifs de sa femme et de ses enfants comme assistants parlementaire. Une annonce qui constitue un "choc impressionnant" pour Alain Duhamel, même "si on savait très bien qu'il allait se produire". Et d'ajouter : "C'est la première fois dans l'histoire de la Ve république qu'un candidat majeur, à moins de six semaines de l'élection, se trouve mis en examen sur des indices qui sont censés, selon la loi, être graves et concordants".
Une situation qui va créer un "handicap permanent" pour le candidat, entretenu quasi-quotidiennement par des rebondissements. Résultat : si son électorat lui reste fidèle, presque "inébranlable", François Fillon n'arrive pas à regagner ce qu'il a perdu. Pour combattre cette infirmité, l'ancien Premier ministre a tout intérêt à faire "de la politique, toute la politique et rien que de la politique". Il devra ainsi rassembler son camp en "se victimisant au maximum" et espérer faire de bonnes performances lors des futurs débats télévisés.
Cette affaire rend de plus en plus probable l'existence d'un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de l'élection-reine. Le fondateur d'"En Marche !" bénéficie des circonstances doublement d'une part parce que les candidatures de Mélenchon et de Hamon se neutralisent (...) et d'autre part le fait que ceux qui avaient envie de voter par exemple pour Alain Juppé ne se reportent pas du tout sur François Fillon", explique l'éditorialiste.