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Rachida Dati, le 22 octobre 2025
Crédit : Bastien Ohier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Mi-octobre, lorsqu'elle inaugurait son QG de campagne à Paris, Rachida Dati avait le sourire : une salle pleine à craquer, 500 supporters gonflés à bloc, même le chanteur Enrico Macias avait fait le déplacement.
Mais dix jours plus tard, la donne a changé. Car en politique, 10 jours, c'est une éternité. En tant que ministre de la Culture, Rachida Dati s'est d'abord retrouvée en première ligne après ce cambriolage spectaculaire et ces attaques quasi instantanées sur la sécurité du Louvre. "Aucun système n'a été défaillant", démine la ministre, sans convaincre toujours, elle qui a tout fait pour se maintenir au gouvernement malgré son procès pour corruption l'année prochaine.
Et surtout, le parti Renaissance, aujourd'hui aux mains de Gabriel Attal, qui devait initialement la soutenir, a finalement préféré se tourner vers son principal rival, à droite, Pierre-Yves Bournazel, un proche d'Edouard Philippe.
Nous sommes très alignés avec le projet de Pierre-Yves Bournazel.
Franck Riester, en charge des élections à Renaissance
"Sans le bloc central, elle ne pourra pas gagner", affirme un élu auprès de RTL, quand un autre se fait un peu plus optimiste : "Dati, c'est une rockstar, jamais, elle ne s'avouera vaincue".
"Nous sommes très alignés avec le projet de Pierre-Yves Bournazel", a déclaré au Monde l'ancien ministre Franck Riester, en charge des élections à Renaissance et proche de Gabriel Attal.
Rachida Dati : mode bulldozer activé dès l'enfance
00:02:47
"On voit bien aujourd'hui le besoin et l'aspiration qu'ont les électeurs à l'apaisement. De ce point de vue-là, Pierre-Yves (Bournazel) est moins clivant", pense également le député de Seine-et-Marne. Franck Riester, en charge des élections au sein de Renaissance, avait hérité d'une "mission" pour "proposer un choix" au parti d'ici à la fin de l'été.
Le ministre délégué Benjamin Haddad et le patron de la fédération parisienne du parti Sylvain Maillard, tous deux élus de la capitale, ont assisté la semaine dernière à la fameuse inauguration du siège de campagne de la maire du 7e arrondissement Rachida Dati, investie cet été par Les Républicains (LR) pour briguer l'Hôtel de ville.
Rachida Dati "ne représente ni nos idées, ni nos valeurs"
Clément Beaune, ancien ministre
Mais la perspective d'un soutien à la ministre de la Culture, intégrée au gouvernement lors du passage de Gabriel Attal à Matignon en 2024 (LR), divise au sein du parti créé par Emmanuel Macron.
L'ancien ministre Clément Beaune a ainsi mis en garde ce weekend contre un rôle de "marchepied" à la candidature de Rachida Dati qui "ne représente ni nos idées, ni nos valeurs", en demandant un vote interne. Cette figure de l'aile gauche de la macronie a recommandé d'être "ouvert" à une candidature du bloc central auquel appartient Pierre-Yves Bournazel, sans exclure de porter lui-même une candidature.
De nombreux macronistes parisiens ont également peu apprécié l'épisode de la législative partielle à Paris, remportée en septembre par l'ancien Premier ministre LR Michel Barnier après un accord avec Rachida Dati conclu selon eux "sur leur dos", les effaçant d'une circonscription qu'ils tenaient depuis 2017. Une commission d'investiture doit se réunir prochainement pour arrêter une décision.
Comment va-t-on expliquer à nos militants que l'on va jouer un coup perdant pour soutenir un candidat appelant à la démission du président de la République ?
Benjamin Haddad , ministre délégué chargé de l'Europe
Mais ce probable soutien de Renaissance à Pierre-Yves Bournazel (Horizons) pour les élections municipales à Paris choque également une partie du camp présidentiel. "Si elle est confirmée, cette décision est incompréhensible", a estimé lundi le ministre délégué chargé de l'Europe Benjamin Haddad, partisan d'un soutien à la candidature de la ministre de la Culture Rachida Dati.
"L'État n'est plus tenu" : sur RTL, Édouard Philippe appelle Emmanuel Macron à organiser une "présidentielle anticipée" après le vote du budget
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"Comment va-t-on expliquer à nos militants que l'on va jouer un coup perdant pour soutenir un candidat appelant à la démission du président de la République ?", a ajouté Benjamin Haddad, en référence à la sortie d'Édouard Philippe sur RTL suggérant à Emmanuel Macron une démission anticipée après l'adoption des budgets.
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