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Une mairie (photo d'illustration)
Crédit : RTL.fr
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La chute du gouvernement Bayrou a plongé des milliers de maires dans l’expectative. Avec cinq Premiers ministres en deux ans, les collectivités locales doivent composer avec une instabilité chronique. Pour les 35.000 communes françaises, la gouvernance erratique de l’État se traduit par des blocages administratifs et des retards de financement.
Dans de nombreuses mairies, les inquiétudes sont déjà concrètes. "Les gens nous interrogent beaucoup sur le budget, raconte Stéphane Maguet, maire de Janville-en-Beauce, en Eure-et-Loir. Est-ce que c’est grave ? Qu’est-ce qui va se passer ? Le problème des budgets de l’État, c’est aussi concrètement un problème pour nous."
L’élu local subit encore les effets du précédent blocage. En décembre dernier, la censure du budget porté par Michel Barnier a retardé de deux mois l’attribution des subventions aux collectivités. Les réponses de l’État aux demandes de financement ne sont tombées qu’en juillet-août, repoussant d’autant le démarrage des projets. En conséquence, plusieurs chantiers prévus pour l’année glissent à l’hiver, voire à l’année suivante. Notamment la rénovation thermique de deux pavillons municipaux, un investissement estimé à 200.000 euros chacun.
Moi je suis à mi-temps, donc je risque d’avoir moins de retraite parce que j’ai donné du temps à la fonction publique. Quand on est salarié, c’est très compliqué d’être maire, adjoint ou conseiller municipal. Ce n’est pas reconnu par le droit du travail.
Stéphane Maguet, maire de Janville-en-Beauce sur RTL
Autre dommage collatéral de la crise : le sort incertain de la loi sur le statut de l’élu local, déjà votée en première lecture mais dont le parcours parlementaire est désormais suspendu. Ce texte, très attendu, doit renforcer les droits sociaux des maires et adjoints, notamment en matière de retraite et de compatibilité avec une activité salariée. L’un des objectifs du texte est de permettre aux élus d’exercer leurs fonctions plus sereinement, à l’image des représentants syndicaux. "Le statut permettrait de pouvoir être libéré pour faire le travail de maire. On espère bien que cette loi sera complètement votée", ajoute-t-il.
Dans la commune voisine de Poinville, 165 habitants, le maire Daniel Lehérissé hésite à se représenter : "Pour l’instant, je suis encore dans l’indécis." Et personne ne semble prêt à prendre la relève. "Il n’y a pas trop d’envie d’être maire." La fonction, souvent bénévole ou faiblement rémunérée, exige un investissement massif. "On est à 70-80 heures par semaine. Un maire, ce n’est jamais en vacances, ce n’est jamais en week-end.", résume-t-il. Le constat est partagé : en vingt ans, le nombre de démissions de maires a été multiplié par quatre. Lors du dernier mandat, 2.180 édiles ont jeté l’éponge.
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