Nouvelle-Calédonie : comment Emmanuel Macron planifie son déplacement surprise depuis l'avion présidentiel

Le Premier ministre Gabriel Attal a été chargé de rendre hommage aux surveillants pénitentiaires mort dans une attaque de fourgon, ce mercredi 22 mai à la place du président de la République. Au même moment, Emmanuel Macron se trouvait dans un avion en direction la Nouvelle-Calédonie où il est attendu à minuit, heure de métropole. Ce déplacement surprise a été annoncé mardi, quelques heures avant le décollage, pour tenter de trouver une issue à la crise et aux émeutes qui secouent l'archipel depuis plus d'une semaine. Une visite organisée dans l'urgence que la rédaction de RTL a pu suivre au plus près. Même à 10.000 mètres du sol, le chef de l'État continue de caler son déplacement.

Les téléphones continuent de chauffer à Nouméa et à l'avant de l'appareil. C'est là qu'Emmanuel Macron et ses ministres se sont réunis, autour de la grande table de réunion de l'A330 présidentielle. Objectif : essayer de rencontrer sur place le maximum d'élus, les loyalistes comme les indépendantistes. Certains avaient boycotté sa visite l'été dernier, mais cette fois-ci, le président semble plutôt confiant. Son entourage en est convaincu, le fait d'y aller en personne peut faire bouger les lignes et très rapidement. 

Emmanuel Macron veut trouver un chemin avec les élus sur les sujets politiques, sur la reconstruction de l'île, mais plus globalement sur tout ce qui a conduit à ces violences que son entourage compare aux émeutes urbaines dans l'Hexagone l'été dernier. Et si les 12 heures prévues sur place ne suffisent pas, qu'à cela ne tienne, le chef de l'État a embarqué plusieurs chemises de rechange.

Qui accompagne le président ?

Plusieurs ministres accompagnent Emmanuel Macron ainsi que trois experts chargés de régler la crise, dans le cadre de la fameuse mission qu'il veut installer à Nouméa. Ces trois hauts fonctionnaires venus de Paris vont tenter de régler près de 50 ans de division. "Trois profils complémentaires", nous dit-on. Un ancien de ses conseillers, spécialiste des questions institutionnelles, pour travailler sur le statut de l'archipel. Un autre, expert venu de la RATP, spécialiste des questions économiques. C'est lui qui devra se pencher sur la reconstruction avec déjà plus de 500 millions d'euros de dégâts. 

Enfin, pour chapeauter tout cela, un fin connaisseur de la Nouvelle-Calédonie, un préfet. Il connaît tout des us et coutumes sur place et il ne sera pas de trop tant les relations entre les différents élus sont complexes. Seule mission fixée par Emmanuel Macron, que tout cela se règle le plus vite possible. Car en Nouvelle-Calédonie plus qu'ailleurs, les négociations peuvent vite devenir interminables.