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Anne Hidalgo, le 6 octobre 2023
Crédit : MIGUEL MEDINA / AFP
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Anne Hidalgo, maire de Paris, est au cœur d'une nouvelle polémique après la révélation d'une partie de ses notes de frais par Mediapart, le 16 septembre 2025. Ces documents, obtenus par l'association Transparence citoyenne après une bataille juridique, dévoilent des dépenses conséquentes en frais de représentation entre 2020 et 2024.
Parmi les achats notables, des robes Dior pour un total de 6.320 euros en 2024, un manteau Burberry à 3.067 euros en 2023 ou encore une blouse Dior à 1.120 euros en 2021. D'autres dépenses, allant de 500 à 1.000 euros, ont été effectuées dans des enseignes parisiennes telles que le BHV Marais, Repetto et Gérard Darel.
Outre ces frais vestimentaires, les déplacements de la maire ont également été scrutés. Au total, près de 125.000 euros ont été dépensés entre juillet 2020 et décembre 2023. Un voyage à Tahiti, en octobre 2023, pour visiter le site olympique de surf, avait déjà fait couler beaucoup d'encre. Anne Hidalgo avait prolongé son séjour de deux semaines pour des raisons personnelles, tout en continuant à publier du contenu sur ses réseaux sociaux comme si elle était à Paris.
À droite, les réactions ne se sont pas fait attendre, notamment au sein de l'opposition municipale. "HALLUCINATION. Avec nos impôts messieurs dames. Je le rappelle : aucun entrepreneur ni commercial n’a le droit de déclarer ses costumes comme une charge professionnelle", s'est insurgé l'élu parisien, Paul Hatte (Union capitale, droite et centre). De son côté, le député macroniste Sylvain Maillard a qualifié les dépenses de "légales" mais "somptuaires".
Au sein du Parti socialiste, les notes de frais suscitent aussi des critiques. Olivier Faure, le leader du parti, a qualifié ces dépenses de "très choquantes".
Même s'il soutient celle dont il a été l'adjoint, Emmanuel Grégoire candidat PS pour les prochaines municipales à Paris, s'est engagé à changer les pratiques en cas de victoire. "Je prends trois engagements", a promis le candidat PS pour les prochaines municipales à Paris. "Transparence annuelle de tous les frais de mandat, définition de critères précis par une commission d’élus du Conseil de Paris, et un contrôle régulier pour lever toute suspicion."
La grande rivale d'Anne Hidalgo, Rachida Dati, reste elle très silencieuse. "Elle ne veut pas s’en mêler", a expliqué à Médiapart sa conseillère spéciale. En 2008, alors qu'elle était garde des Sceaux, Rachida Dati et son cabinet avait été rappelé à l'ordre par le contrôleur financier du ministère pour avoir dépensé en moins de trois mois près des deux tiers des "frais de réception" alloués pour l'année.
Selon le cabinet de la maire de Paris, les dépenses de l'édile sont bien encadrées et justifiées par ses obligations de représentation officielle. L'Urssaf n'a émis aucune observation après un contrôle et Anne Hidalgo a dépensé moins que ce que lui permet son enveloppe, fixée à 19.720 euros par an, précise-t-il.
"La maire de Paris n'utilise pas ses frais de représentation pour acheter des bijoux, et tout est dûment déclaré", a répondu le cabinet en référence aux accusations portées contre Rachida Dati, candidate pour les municipales 2026.
L'élue et son équipe dénoncent une campagne médiatique calomnieuse, orchestrée pour nuire à sa réputation. Selon son ancien premier adjoint, Emmanuel Grégoire, il s'agit d'une "grossière manœuvre de diversion organisée par la droite pour faire oublier les turpitudes de Mme Dati".
En réponse aux accusations, Anne Hidalgo a déposé deux plaintes : l'une contre X pour dénonciation calomnieuse, l'autre pour diffamation contre Guillaume Leroy, président de l'association Transparence citoyenne. Même si elle cible les mairies de tout bord politique, cette association est accusée d'avoir des liens avec l'extrême droite en raison notamment du financement significatif du milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin, initiateur du projet politique Périclès qui vise notamment à "faire se lever une élite" avec "toutes les forces de droite"
Concernant la légalité de ces dépenses, Jean-François Bohnert, le chef du parquet national financier (PNF), a confirmé sur RTL, lundi 29 septembre, qu'un "dossier est actuellement en cours". "Nous faisons notre travail, quelle que soit l'obédience, quelle que soit la coloration politique, ce n'est pas notre sujet", a déclaré le magistrat. "Ma boussole restera toujours le Code pénal et le Code de procédure pénale."
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