Municipales à Paris : "Le vieux monde est toujours en marche" selon Alba Ventura

Alors que les candidats de La République en marche à la mairie de Paris s'échappent, une hypothèse semble refaire surface, celle de la candidature d'Édouard Philippe, le Premier ministre. Ce 5 juillet matin, ce n'est pas sérieux. Il se trouve que cette hypothèse vient de l’ancien maire du Havre, Antoine Rufenacht. Il publie ce matin dans Le Figaro une tribune à la gloire du Premier ministre. 

Antoine Rufenacht est un ancien chiraquien. Il a été très proche d’Alain Juppé comme le Premier ministre. Mais surtout, c’est lui qui a transmis son fauteuil de maire du Havre à Édouard Philippe. Il l’a formé pour être son successeur. Les deux hommes ont été très liés. Ils ont eu une relation quasi filiale, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ils ont même pas mal de désaccords. 

Cette tribune, pour dire qu’"Édouard Philippe est le maire dont Paris a besoin" n’est pas un cadeau pour le Premier ministre. C’est même un cadeau empoisonné. Antoine Rufenacht, 80 ans, n’a pas perdu de son mordant et il a peut-être même gardé une forme de rancœur. Je vous rappelle qu’il avait déconseillé à Édouard Philippe d’être Premier Ministre. 

On sent bien qu’il n’a pas tellement envie de voir un jour son dauphin revenir au Havre où Antoine Rufenacht garde de l'influence. Mais surtout, il veut obliger Édouard Philippe à répondre sur un terrain que le Premier ministre a déjà repoussé. Il veut secouer le cocotier pour qu'il se passe quelque chose à Paris. Ce qui rend cette hypothèse crédible en effet, c’est que c’est le bazar à LaREM pour la candidature de Paris, où l'on cherche toujours le candidat idéal. 

Benjamin Griveaux favori ?

Benjamin Griveaux est favori des sondages, au coude à coude avec le député et mathématicien Cédric Villani. Ils sont à 25% tous les deux, selon le dernier sondage BVA La Tribune-RTL-Orange. 

Cédric Villani est le chien dans le jeu de quille présidentiel. Il a réussi à rallier à son panache Mounir Majoubi, l’ancien ministre du Numérique. Ils étaient en meeting tous les deux hier soir, jeudi 4 juillet à Paris avec l’espoir de créer un front anti-Benjamin Griveaux. 

C’est toujours pareil à Paris, ce sont des gens qui se détestent. Une maladie parisienne : ils se haïssent tous dans le même camp. Dire qu’ils avaient juré qu’ils n’étaient pas un parti comme les autres... Il est vrai que comme le Président Emmanuel Macron n’a pas dit clairement les choses, chacun cherche à s’imposer. 

Mais c’est à l’Élysée que ça va s’arbitrer, comme sous Nicolas Sarkozy, comme sous François Hollande. Une réunion doit avoir lieu tout à l’heure au palais présidentiel alors que la commission d’investiture est censée se prononcer la semaine prochaine. 

Tout le monde sait que c’est Emmanuel Macron qui va trancher, comme tout le monde sait aussi que les uns et les autres, c’est à lui, au chef de l’État, qu’ils doivent leur présence.
Sans Macron, il n’y a pas Griveaux. Sans Macron, il n’y a pas Villani. 

C’est donc maintenant au Président de dire qui sera le candidat pour Paris. De ce point de vue-là, le vieux monde est toujours en marche. 

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