La candidate LaREM aux municipales à Paris est enfin sortie de son silence. Agnès Buzyn a présenté ses excuses pour avoir évoqué une "mascarade" en parlant du premier tour des élections municipales, qui s'est tenu malgré la pandémie.
"Le mot mascarade était certainement trop fort", reconnaît l'ex-ministre de la Santé, dans une interview au Figaro publiée mercredi 27 mai au soir. "Je m'excuse d'avoir utilisé ce mot", ajoute-t-elle après la publication de ses propos par Le Monde, le 17 mars.
Mais, "j'ai été choquée de ces tractations inappropriées" alors que l'épidémie progressait, poursuit la Marcheuse, expliquant avoir eu, à l'époque, "l'intime conviction que le second tour ne pourrait pas avoir lieu". "Ce n'était pas une certitude. Mais un pressentiment, une intuition forte", ajoute l'hématologue de formation dans cet entretien.
Après plusieurs rebondissements, annulations de conférence avec ses colistiers, la candidate LaREM a finalement annoncé rester candidate à la mairie de Paris, mardi 26 mai à la mi-journée. "Je suis totalement déterminée. J'ai décidé de maintenir ma candidature par conviction, parce que j'ai toujours souhaité m'engager pour Paris, et pour toutes les personnes qui souhaitent cette troisième voie", confirme-t-elle.
La mise au point survient à quelques jours du dépôt des listes, fixé au 2 juin, alors que la tâche semble ardue dans la capitale pour le parti présidentiel : Agnès Buzyn, arrivée troisième du premier tour le 15 mars avec 17,3% des voix, loin derrière la maire PS sortante, Anne Hidalgo (29,3%) et la candidate LR Rachida Dati (22,7%), manque d'une dynamique dans les arrondissements importants et d'alliances.
"C'est un bon score par rapport à un match gauche-droite dans lequel certains ont voulu nous enfermer. Il y a bien une troisième force", se défend Agnès Buzyn, qui a remplacé au pied levé Benjamin Griveaux, démissionnaire après la divulgation d'une vidéo intime.
Interrogée sur ses faibles chances de devenir maire de Paris, la candidate promet de "tout faire pour gagner", sans apporter plus de précisions.
"La majorité présidentielle doit peser au Conseil de Paris", tonne Agnès Buzyn. Une mission impossible, selon une alliée, qui estimait que le parti de la majorité présidentielle "pourrait n'obtenir que dix sièges de conseillers de Paris sur 163".
Face à la difficulté, certains travaillent à de nouvelles alliances à l'instar de la candidate dans le Ve arrondissement, Florence Berthout, ralliée à LREM, qui doit officialiser prochainement son alliance avec son ancienne famille politique, Les Républicains.
Pas de quoi y voir une alliance globale : "Il n'y aura aucun accord d'appareil. Nous aurons une tête de liste dans chaque arrondissement", assure la candidate LaREM, qui promet de représenter "l'opposition" si Rachida Dati est élue maire de Paris. Le président des Républicains Christian Jacob a lui estimé qu'Agnès Buzyn n'avait "plus de crédibilité" et que "l'alternative c'est Rachida Dati". Pour peser, Agnès Buzyn tend de nouveau la main au candidat ex-LREM, Cédric Villani (qui a obtenu 7,8% au premier tour), après des tractations infructueuses avant le premier tour.
En attendant le scrutin, l'ancienne ministre de la Santé, qui sera peut-être entendue dès juin, doit également préparer son audition devant les commissions d'enquête parlementaires sur la gestion de l'épidémie de Covid-19. "J'ai confiance", assure la candidate, qui, depuis ses déclarations, bénéficie d'une protection policière, qui devrait être plus présente à l'occasion de la campagne.
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