Quelque 45 millions de Français et électeurs de l'Union européenne
votent ce dimanche 23 mars pour désigner leur équipe municipale des six prochaines
années, un scrutin qui constitue le premier grand test électoral pour
François Hollande en proie à une forte impopularitéaprès 22 mois au
pouvoir.
La Nouvelle-Calédonie et ses 33 communes ont donné le coup d'envoi samedi à 22h00, heure de Paris, en raison du décalage horaire, sous un beau soleil et 28°C de ce début d'automne austral. Suivront ensuite les départements de l'Océan indien : la Réunion à 5h00 et Mayotte à 6h00 (toujours en heure de Paris) avant qu'ouvrent les bureaux de vote de l'Hexagone à 8h00. Selon les communes, les électeurs ont jusqu'à 18h00, 19h00 ou 20h00 pour glisser leur bulletin dans l'urne.
Pour la troisième fois après 2001 et 2008, les
ressortissants de l'UE participent aussi. Un droit peu utilisé
puisqu'ils ne sont que 281.000 sur les listes électorales, soit à peine
un quart des immigrés communautaires en France.
Première inconnue du scrutin : l'abstention. De nombreux sondages la prédisent à des niveaux records. Vendredi, l'institut OpinionWay tablait sur une participation située entre 58 et 62%, contre 66,54% au premier tour en 2008. Après la présidentielle, les municipales sont pourtant les élections qui mobilisent traditionnellement le plus.
Les politologues insistent sur la notion d'"abstention différentielle". "Elle ne va pas se répartir également entre la gauche et la droite. L'enjeu est de savoir qui en souffrira le plus", analysait début mars Dominique Reynié, professeur à Sciences Po.
Le feuilleton des
affaires des trois dernières semaines pourrait aussi influer sur la
participation. Surfacturations au détriment des finances de l'UMP, enregistrements clandestins de Patrick Buisson, écoutes judiciaires Sarkozy/Herzog; cette accumulation a renforcé le discrédit dont souffre
la classe politique.
Quel impact aura la tribune au vitriol de Nicolas Sarkozy, publiée jeudi soir par le Figaro ? "Cette prise de parole devrait amplifier la mobilisation de l'électorat de droite, alors que la campagne a été atone et que l'UMP n'a pas réussi à nationaliser le scrutin", répond Bernard Sananès, de l'institut CSA, dans le Figaro du week-end.
Toutefois la plupart des études d'opinion ont montré que les électeurs choisiront majoritairement leur maire en fonction d'enjeux locaux : impôts, sécurité, voirie, propreté, emploi...
Autre
clé du scrutin : les scores du Front national. Le parti de Marine Le
Pen, qui présente 597 listes, entend faire élire plus de 1.000
conseillers municipaux et espère conquérir Hénin-Beaumont
(Pas-de-Calais), Saint-Gilles (Gard) voire Fréjus (Var). Il pourrait
imposer des triangulaires au second tour (10% des suffrages exprimés au
premier permettent de se maintenir) dans "150 à 200 villes", selon Sananès.
L'UMP aussi espère surfer sur l'impopularité record du
tandem Hollande-Ayrault. Elle en a déjà tiré profit lors des élections
partielles organisées depuis juin 2012, toutes perdues par le Parti
socialiste. Par ailleurs, les municipales sont souvent
défavorables au pouvoir en place. En 2008, la gauche avait ravi à la
droite une quarantaine de villes de plus de 30.000 habitants, dont
Toulouse et Strasbourg, qui pourraient rebasculer. En 2001, les
socialistes, alors au pouvoir, avaient limité les dégâts en conquérant
Paris et Lyon, mais avait perdu une quarantaine de villes.
Cette
année, Paris et Marseille notamment seront sous les projecteurs. Dans la
capitale, l'ex-ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet et l'actuelle première adjointe PS Anne Hidalgo se disputent la succession de Bertrand
Delanoë. A Marseille, Patrick Mennucci (PS) tente de déloger le maire
UMP Jean-Claude Gaudin, en lice pour un 4e mandat.
Pour montrer
l'exemple, les principales personnalités du scrutin ont prévu d'aller
voter dans la matinée, Anne Hidalgo dès 8h30 dans une école du XVe
arrondissement. A Pau, autre point chaud, François Bayrou (MoDem) part favoripour arracher la ville au PS qui la gère depuis 1977.
Bien
loin de ces luttes de pouvoir, 62 communes sont privées de premier
tour, faute de candidats, dont une de plus de 1.000 habitants en
Gironde. Si personne ne se manifeste d'ici mardi à 18h00, ces électeurs
seront également privés de second tour et leurs villages seront placés
sous tutelle de la préfecture en attendant de nouvelles élections dans
les trois mois.
Cette situation inédite est due à un changement de
règles. Jusqu'en 2008 dans les villes de moins de 3.500 habitants, les
électeurs se rendaient aux urnes même en l'absence de candidats, ceux-ci
n'étant pas tenus de se déclarer. Autre nouveauté : l'obligation
de listes strictement paritaires dans les communes d'au moins 1.000
habitants (contre 3.500 hab jusqu'alors) qui débouchera sur une
meilleure représentation des femmes dans les conseils municipaux à
l'issue du second tour le 30 mars.
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