Mort de Nahel : pourquoi Emmanuel Macron et le gouvernement ont communiqué aussi vite

Très vite, Emmanuel Macron a été alerté par ses équipes des faits survenus à Nanterre mardi 27 juin 2023. Dans la foulée, il a qualifié d'"inexcusable" le tir à bout portant du policier blessant mortellement le jeune Nahel, 17 ans, pendant que la fameuse vidéo montrant le drame se propageait à vitesse grand V sur les réseaux sociaux.

Toute plateforme confondue, les messages contre la police ont été bien plus nombreux que ceux soutenant les forces de l'ordre. Au cœur du pouvoir, la crainte de voir une explosion de violences dans les banlieues l'a emporté sur toutes les autres considérations. Conséquence : le chef de l'État et les ministres ayant pris la parole ont tenté de calmer les esprits. Tous ont évoqué des "images choquantes", "inexplicables", "inexcusables". Des propos qui ont été très mal pris par les puissants syndicats de police. 

Le président de la République n'a pas réussi à éviter l'embrasement. Après une seconde nuit d'émeutes bien plus violentes et destructrices que la première, un changement de ton a été opéré ce jeudi 29 juin, avec un soutien plus appuyé aux forces de l'ordre. Tous les ministres non essentiels ont par ailleurs été invités à rester à leurs bureaux, les déplacements ont été annulés. 

Crainte d'un scénario similaire à 2005

En revanche, les ministres concernés par la flambée de violence ont été déployés sur le terrain pour condamner ce qu'il s'est passé et faire passer un message de fermeté. Gérald Darmanin a annoncé la présence de 40.000 policiers et gendarmes cette nuit. "La main de l'État sera ferme", a-t-il promis. C'est désormais le message.

Une crainte existe à l'Élysée ce jeudi soir, à savoir un scénario similaire aux émeutes urbaines ayant embrasé les banlieues de la France entière en 2005. Emmanuel Macron suit la situation depuis Bruxelles où il assiste à un sommet européen. Personne ne se hasarde à pronostiquer un retour au calme. Seule certitude : actuellement, il n'est pas question de recourir à l'état d'urgence qui est réclamé par les Républicains.