Mort de Jean-Marie Le Pen : Marine Le Pen ne se "pardonnera jamais" l’exclusion de son père du FN

Jean-Marie Le Pen, décédé mardi à l'âge de 96 ans, a été inhumé dans le cimetière de sa ville natale de la Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan, à l'issue d'une messe célébrée dans la plus stricte intimité familiale, le 11 janvier dernier. 
 
Dans un entretien au Journal du Dimanche, Marine Le Pen sort du silence depuis l'annonce du décès du co-fondateur du Rassemblement national. Celle qui a été présidente du Front national, puis du Rassemblement national, a expliqué qu'elle ne se "pardonnera(it) jamais" la décision d'exclure son père, du Front national, en 2015. "Je sais que cela lui a causé une immense douleur", a-t-elle expliqué.

Marine Le Pen avait décidé de l'exclure du parti, en lui retirant son titre de "président d'honneur", après ses propos sur "l'Occupation allemande" qui "n'avait pas été particulièrement inhumaine".

Le problème, c'est qu'il recommençait

Marine Le Pen, à propos de son père, dans le "Journal du Dimanche"

"Prendre cette décision a été l'une des plus difficiles de ma vie. Et jusqu'à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question : 'Est-ce que j'aurais pu faire autrement ?'", indique la présidente du groupe RN à l'Assemblée.

À propos des condamnations de Jean-Marie Le Pen, qui avait notamment renvoyé la Shoah à "un détail" de l'Histoire, la patronne des députés RN à l'Assemblée a estimé que "c'est un peu injuste de le juger uniquement à l'aune de ces polémiques". 

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"Sur 80 ans (de vie politique), sauf si vous êtes une sorte d'ectoplasme sarkozyste ou socialiste, il est inévitable d'avoir des sujets qui suscitent des polémiques", relève-t-elle, en considérant toutefois qu'il est "malheureux" que Jean-Marie Le Pen "se soit enferré dans ces provocations". "Le problème, c'est qu'il recommençait", a-t-elle déploré. 

"Le jugement de l'Histoire" plus sévère pour Emmanuel Macron

Marine Le Pen est aussi revenue sur la façon dont elle a appris le décès de son père. En déplacement à Mayotte, elle a indiqué l'avoir appris dans l'avion qui la ramenait en métropole, lors de l'escale à Nairobi. "Sur le moment, je n'y ai pas cru. Puis, par acquit de conscience, sachant qu'il avait une santé très fragile, j'ai appelé ma sœur pour savoir ce qu'il en était. Et c'est elle qui me l'a appris", a-t-elle raconté. 

La députée RN du Pas-de-Calais a aussi réagi au communiqué de l'Élysée qui notait que "l'Histoire jugera" Jean-Marie Le Pen. Marine Le Pen prédit, elle, que le "jugement de l'Histoire" sera bien plus sévère pour Emmanuel Macron et "retiendra qu'il n'a rien vu et, surtout, rien fait".