Mort de Jean-Marie Le Pen : comment se sont déroulés les derniers jours du "Menhir" ?

Mort le mardi 7 janvier à l'hôpital de Garches, dans les Haiuts-de-Seine, Jean-Marie Le Pen était affaibli depuis de longues semaines au moins. En effet, à la mi-novembre, "le Menhir" est hospitalisé à Saint-Cloud, tout près de son manoir de Montretout. Le 14 novembre, Jean-Marie Le Pen a même fait appeler un prêtre, comme l'indique une information révélée par le journal Le Parisien. Il est pourtant en rupture avec l'Église depuis qu'il a 16 ans, mais il sent que la fin est proche. 

Le co-fondateur du Front National n'a pas toujours entretenu des rapports idéaux avec l'Église, comme l'illustre un épisode de sa vie assez déplacé. En Savoie, au printemps, 1951, Jean-Marie Le Pen, âgé alors de 22 ans, fait irruption, ivre, dans l'église Notre-Dame d'Aix-les-Bains. Il se met à injurier le prêtre qui officie avant d'être arrêté par la police. Cet incident décrit dans des notes des renseignements généraux est dévoilé par le média Les Jours. 

Un prêtre intégriste choisi au chevet du patriarche

Des décennies plus tard, le 14 novembre 2024, les choses ont changé pour l'homme politique. Le prêtre qui arrive dans sa chambre d'hôpital est traditionaliste, pour ne pas dire intégriste. Il s'agit de Philippe Laguérie, jugé infréquentable, y compris par une partie de la famille Le Pen. Il a d'ailleurs ce jour-là une altercation avec Yann, la petite sœur de Marine Le Pen. 

Jean-Marie Le Pen va recevoir trois sacrements : l'absolution, l'eucharistie et l'extrême onction. Il est déjà très affaibli, mais il fredonne ce jour-là quelques chants en latin et des cantiques. Après cette visite, Jean-Marie Le Pen va vivre encore pendant presque deux mois.

Des derniers moments difficiles

Les derniers jours auront été les plus pénibles pour le patriarche du clan Le Pen. Il est transféré à Garches dans un centre spécialisé après la détérioration croissante de son état de santé. Son ami, l'ex-député européen Bruno Gollnisch, lui rend visite juste avant le Nouvel An, comme il l'a raconté sur RTL. Jean-Marie Le Pen lui récite à l'occasion un poème de Victor Hugo, mais il ne voit presque plus et n'entend quasiment pas. La communication est de plus en plus difficile. 

Ses derniers instants sont passés auprès des siens, notamment de son épouse Jany. La grande absente de cet adieu, c'est évidemment sa fille cadette Marine Le Pen, lui ayant succédé à la tête de son parti en 2011 et l'ayant renommé depuis en Rassemblement National. 

Quand son père s'éteint, elle est dans un avion parti de Mayotte. C'est lors d'une escale technique au Kenya qu'elle est mise au courant par son attaché de presse de la nouvelle. Un journaliste du Monde, présent à bord, constate qu'elle s'isole un moment et décrit qu'elle revient à sa place alors que quelques larmes coulent.