La classe politique rend hommage à Jacques Chirac. L'ancien président de la République est mort jeudi matin à l'âge de 86 ans. Sa famille a annoncé le décès à la mi-journée dans un communiqué. Jacques Chirac laisse derrière lui la carrière politique la plus prolifique de la Ve République. Locataire de l'Élysée entre 1995 et 2007, il avait connu auparavant plusieurs mandats de député de Corrèze, la mairie de Paris, Matignon, un secrétariat d'État et la présidence du RPR, le principal parti de la droite française créé sous son impulsion.
Malade depuis de longues années, Jacques Chirac était physiquement affaibli. Sa santé s'est lentement dégradée depuis son départ de l'Élysée. Hospitalisé à plusieurs reprises, il avait été victime d'un accident vasculaire cérébral en 2005 et fut particulièrement éprouvé par la disparition de sa fille aînée Laurence, en 2016. Ses apparitions publiques se faisaient de plus en plus rares. Il était apparu particulièrement diminué, appuyé sur François Hollande, lors de l'une de ses dernières sorties en novembre 2014.
Même si son bilan de Président faisait débat, Jacques Chirac avait su se rendre sympathique, par son sourire, ses bons mots et sa bonhomie, au point de devenir la personnalité politique préférée des Français après son départ de l'Élysée. Ses amis et ses anciens adversaires politiques lui rendent hommage ce jeudi.
Emmanuel Macron prononcera une allocution en l'hommage de l'ancien président à 20 heures. Il doit également rendre visite à la famille de Jacques Chirac prochainement.
Édouard Philippe s'est dit "très ému et un peu nostalgique". Le Premier ministre a réagi à la mort de Jacques Chirac dans les colonnes du quotidien régional Paris-Normandie. "J’aimais l’homme, j’étais fasciné par le politique et j’admirais sa capacité à incarner la France"
François Hollande salue "un combattant". L'ancien président socialiste a rendu hommage jeudi après-midi à "un combattant" qui "avait su établir un lien personnel avec les Français". Entre Jacques Chirac et François Hollande, tous deux énarques, corréziens et anciens présidents, un lien particulier s'était tissé au fil d'une histoire complexe, commencée en affrontement politique et achevée en complicité affectueuse.
Nicolas Sarkozy : "C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui". L'ancien président, ministre de l'Intérieur lors du second mandat de Jacques Chirac, a fait part de sa "profonde tristesse" après l'annonce du décès de celui qui "a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique" et "n'a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen".
Alain Juppé perd un ami de longue date. Premier ministre entre 1995 et 1997 et lieutenant préféré de Jacques Chirac, l'ex-maire de Bordeaux a accueilli sa disparition avec "une immense tristesse". "Pendant plus de 40 ans, j'ai vécu avec Jacques Chirac une relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d'amitié réciproques qui n'était pas seulement politique mais d'abord personnelle", écrit Alain Juppé dans un message transmis à l'AFP
Édouard Balladur a appris "avec émotion" le décès de son ancien rival politique. Jacques Chirac "après tant d'années de souffrance", a annoncé jeudi son entourage à l'AFP. L'ancien premier ministre (1993-1995), gaulliste comme Jacques Chirac, avait été son rival malheureux à la présidentielle de 1995, après avoir été longtemps proche de lui au sein du RPR.
Pour Jean-Pierre Raffarin, "une relation de confiance". L'ancien locataire de Matignon se souvient d'"un Président qui aidait son Premier ministre, j'ai eu avec lui vraiment des relations de partage institutionnel, une relation de confiance".