Au milieu des hommages de Jacques Chirac, mort ce jeudi 26 septembre, il y a aussi le pan d'histoire que l'on ne peut occulter : cette condamnation en justice.
C'est effectivement le versant un peu plus opaque de la vie de Jacques Chirac qui, pendant une vingtaine d'années, a été ennuyé, accroché par un cortège d'affaires. Des dossiers financiers qui n'ont pas réussi à ternir son image mais qui se sont succédés en cascade dans les années 1990 : les marchés publics de France, les faux électeurs de Paris, les frais de bouche de la mairie de Paris, les voyages du couple Chirac.
Une dizaine d'affaires à travers lesquelles Jacques Chirac va se faufiler, ne jamais vraiment les commenter sauf avec l'affaire des HLM de Paris. En 2000, la diffusion d'une vidéo posthume, la cassette Méry crée un choc dans l'opinion. C'est un ancien financier du RPR, le parti de Jacques Chirac, Jean-Claude Méry, qui témoigne et qui accuse Chirac d'avoir reçu une commission de 5 millions de francs en espèce.
Le juge Halphen va convoquer Jacques Chirac, c'est une première. Et le président va réagir à la télévision. "Je suis indigné par le procédé, indigné par le mensonge, indigné par l'outrance. Il doit y avoir des limites à la calomnie. Aujourd'hui on rapporte une histoire abracadabrantesque, on fait parler un homme mort il y a plus d'un an. On disserte sur des faits invraisemblables qui ont eu lieu il y a plus de 14 ans. On exhume un enregistrement fait il y a plus de 4 ans. Alors, je vous l'ai dit, ces allégations sont indignes et mensongères".
Les affaires de Jacques Chirac seront classées, pour la plupart des non-lieux, sauf une, la plus redoutable : celle des emplois fictifs de la mairie de Paris qui va se terminer par un procès.
Le procès a lieu à Paris, en correctionnelle, en 2011. Il va marquer les esprits parce que c'est l'ombre de Jacques Chirac qui plane sur ce procès : il est absent. Il ne va jamais venir à ce procès. C'est une audience totalement irréaliste au palais de justice de Paris dans cette salle même où avait été jugée la reine Marie-Antoinette. Le fauteuil est en face du juge, dans lequel Jacques Chirac ne viendra jamais s'y asseoir. On l'excuse pour raisons de santé.
L'un des avocats de Jacques Chirac, Georges Kiejman, après quelques jours d'audience, va faire une plaidoirie qui est restée dans la mémoire judiciaire. Il va dire : "Mais comment peut-on condamner cet homme d'État ? Comment peut-on condamner l'homme du discours du Vel d'Hiv pour des broutilles ?".
Le parquet va finalement demander la relaxe mais il ne l'obtiendra pas. Jacques Chirac sera condamné à deux ans de prison avec sursis. Il sera très troublé à l'époque par cette condamnation, très profondément touché. Il ne fera d'ailleurs pas appel. Il est devenu ainsi malgré lui le premier président condamné par un tribunal dans l'histoire de la République française.
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