Comme un air de déjà-vu. L'affaire McKinsey est revenue en tête des dossiers à gérer pour les membres du gouvernement. Le parquet national financier a annoncé, le 24 novembre, avoir confié à des juges d'instruction, fin octobre, deux enquêtes sur l'intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022.
L'une porte sur des soupçons de "tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne", l'autre vise "des chefs de favoritisme et recel de favoritisme".
L'affaire avait déjà surgi au printemps dernier, en pleine campagne présidentielle. Signe de l'importance politique des enquêtes ouvertes par le PNF, Emmanuel Macron a rapidement réagi, en marge d'un déplacement à Dijon. "Je ne crains rien et (...) je crois que le cœur de l'enquête n'est pas votre serviteur", a-t-il affirmé. "J'ai appris comme vous par la presse qu'il y avait des associations et des élus qui avaient décidé de saisir la justice, c'est normal que la justice fasse son travail, elle le fait librement, elle va faire justement la lumière sur ce sujet", a-t-il ajouté.
Je le reconnais bien volontiers, nous sommes allés trop loin, depuis des années
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie
Au sein du gouvernement, l'affaire provoque déjà des crispations. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a opéré un mea culpa, le 27 novembre. Invité de l'émission Dimanche en politique sur France 3, le patron de Bercy a déclaré que "ce qui compte est ce que nous faisons pour répondre aux abus qui ont eu lieu sur le recours à des cabinets de conseil extérieurs".
"Je le reconnais bien volontiers, nous sommes allés trop loin, depuis des années, c'est ce gouvernement, les gouvernements précédents, des majorités précédentes... On avait pris sans doute trop l'habitude de dire 'l'administration n'est pas capable de faire ce travail, on va externaliser et demander à des cabinets de conseil'".
Bruno Le Maire a ajouté qu'il y a "effectivement" eu "une dérive" et "que cette dérive a été corrigée", notamment par une circulaire de la Première ministre Elisabeth Borne demandant au gouvernement de réduire de 15% le recours aux cabinets de conseil. Il précise que le ministère de l'Économie a réduit de 34% le recours à ces sociétés entre le 1er semestre 2021 et le 1er semestre 2022.
Des déclarations qui tranchent avec la position gouvernementale. À tel point qu'Olivier Véran a dégainé un service après-vente corsé. Le porte-parole du gouvernement a réfuté toutes dérives. "Je ne sais pas ce que c'est qu'une dérive ou un abus, je sais que quand j'ai eu besoin de rattraper l'Allemagne dans la campagne vaccinale (contre le Covid-19, ndlr), j'ai fait appel à une entreprise qui venait de conseiller l'Allemagne dans l'élaboration des centres de vaccination", a-t-il expliqué.
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