Après une série de perquisitions, Marlène Schiappa est entendue ce mercredi 14 juin par la commission d'enquête au Sénat, à propos du fonds Marianne. Il a été créé en 2021, quelques mois après l'assassinat du professeur Samuel Paty par un jihadiste.
Objectif de ce fonds : promouvoir les valeurs de la République et combattre le séparatisme en ligne, c'est-à-dire produire du contre-discours face à la propagande islamiste. Cela pouvait être sous forme de textes, de vidéos, de modules.
2,5 millions d'euros sont fléchés vers le fonds Marianne et 17 associations sont sélectionnées sous la houlette d'un préfet, Christian Gravel, lui-même placé sous la supervision de Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté.
Quel est le problème ? En mars dernier, une enquête de presse pointe des anomalies majeures dans certaines subventions.
L'actuelle ministre Sonia Backès, commande un rapport à l'Inspection générale de l'administration, l'Igas. Les conclusions sont sévères. Un des appels à projet, le principal, n'a été ni transparent, ni équitable. Le pilote du fonds, le préfet Gravel, a manqué de vigilance et un abus de confiance est soupçonné dans l'utilisation de certains crédits.
Au cœur de la tempête, une association dirigée par le journaliste Mohamed Sifaoui, qui se revendique expert du terrorisme. Sa structure a été la première bénéficiaire du fonds 350.000 euros de subventions. 260.000 lui ont été attribués.
À l'arrivée, très peu de travail, selon le rapport de l'inspection. Des fonds essentiellement dépensés pour les salaires des deux dirigeants et la location de locaux. Production en deux ans : 401 tweets ou équivalent et 21 publication TikTok.
Marlène Schiappa, qui a lancé ce fonds, est désormais soupçonnée de favoritisme. Elle s'était défendue le 28 avril dernier sur RTL. "Je veux souligner qu'il ne m'est pas reproché des agissements. Je tiens à le dire parce que des amalgames ont été faits. Ça a été démenti. Je n'ai pas un ami parmi les lauréats du fonds Marianne, je n'ai pas un proche", a déclaré la ministre.
Est-ce que la désormais secrétaire d'Etat à l'Economie solidaire a du souci à se faire ? Les sénateurs veulent savoir si Marlène Schiappa a pesé dans le choix de certains bénéficiaires pour produire des contre discours laïques. Et au premier rang, l'association de Mohamed Sifaoui.
Autre question : a-t-elle écarté d'autres structures avec qui elle a pu avoir des conflits, comme l'association SOS Racisme, contactée puis laissée sans nouvelles ? Elle dément. Elle affirme avoir laissé le préfet Gravel tout piloter.
Le rapport de l'inspection n'épingle pas la ministre. Mais les soupçons de favoritisme ont été alimentés par les premières auditions devant les sénateurs, ces dernières semaines.
Plusieurs membres de l'ancien ministère de Marlène Schiappa ont témoigné de l'intervention directe à plusieurs reprises de l'ancienne ministre à la Citoyenneté dans la mise en place du fonds Marianne.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte