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Assassinat de Samuel Paty : le préfet responsable de la gestion du fonds Marianne démissionne

Au centre des critiques autour du controversé Fonds Marianne lancé en 2021 par Marlène Schiappa, le préfet Christian Gravel en charge de sa gestion, a démissionné ce mardi 6 juin après la publication d'un rapport accablant dénonçant son "traitement privilégié" de l'une des associations bénéficiaires.

Christian Gravel, le préfet responsable du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui gérait le fonds Marianne.
Christian Gravel, le préfet responsable du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui gérait le fonds Marianne.
Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP
La Rédaction RTL & AFP
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Nouvel épisode dans la polémique autour du fonds Marianne. Ce mardi 6 juin, Christian Gravel, préfet responsable du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui gère ce fonds créé après l'assassinat de Samuel Paty, a "souhaité remettre sa démission, qui a été acceptée", a affirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Initialement doté de 2,5 millions d'euros, ce fonds visait à financer des associations portant des discours de promotion des valeurs de la République pour lutter contre le "séparatisme" et apporter, notamment sur les réseaux sociaux, la contradiction à l'islam radical.

La décision de M. Gravel a été prise à la suite de la publication ce mardi par Beauvau d'un rapport de l'Inspection générale de l’administration (IGA) visant la subvention versée à l'USEPPM (Union des Sociétés d'Education Physique et de Préparation Militaire), la principale lauréate du fonds.

Le CIPDR "n'a pas accompli les diligences nécessaires au bon suivi de l'exécution de la subvention versée à l'USEPPM", dénonce l'Inspection, dans un rapport qui énumère de nombreux griefs.

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"Ce manquement est (...) imputable à l'association, qui n'a pas transmis dans les délais la documentation exigée par la convention", dit-elle. Mais, fustige l'IGA, ce manquement "procède également de défaillances dans l'organisation du service, d'un défaut de vigilance et d'un traitement privilégié réservé à cette association" par le CIPDR.

"Pas éligible"

L'IGA estime que "l'appel à projet" du CIPDR, au printemps 2021, pour sélectionner les initiatives "n'a été ni transparent ni équitable". Et en particulier que "l'USEPPM n'était pas éligible au bénéfice d'un financement, tant du fait de son objet que des manquements dans ses obligations déclaratives". 

Autre élément à charge : "le dossier de candidature de l'association a été transmis, pour être initialement financé dans un autre cadre, 10 jours avant l'appel à projets". 

L'IGA juge que "le volume et la qualité des publications sur les réseaux sociaux et internet sont inférieurs à la production prévue". Elle a relevé que "451 communications" avaient été "publiées sur différents comptes", pour "68 republications" et que seuls 8 articles ont été publiés sur le seul site internet (trois étaient prévus à l'origine). 

Elle regrette que "l'utilisation faite de la subvention" par l'USEPPM "n'a(it) pas été conforme aux objectifs fixés dans la convention" entre elle et le CIPDR. Et qu'"une partie de la subvention n'a(it) pas été dépensée conformément à la convention".

Le rapport précise que le montant de la subvention a été fixé initialement, en mai 2021, à "355.000 eu