Après plusieurs mois de réflexion, sa décision est prise. Ce n'est plus qu'une question de jours. Probablement au milieu ou en fin de semaine prochaine, si rien ne vient contrarier son agenda.
Manuel Valls doit faire de la place dans un planning chargé. Il a commencé à donner des cours dans une grande école de commerce de Barcelone. Mercredi 19 septembre, il était à Saragosse pour la présentation d'un livre intitulé Histoires catalanes dont il a écrit la préface. Le lendemain, il était à Cordoue pour un débat.
Lundi 24 septembre, ce sera férié à Barcelone. Le reste de la semaine devrait être plus dégagé. Comme il le dit lui-même, "ça approche, ce n'est plus très loin". Surtout tout semble prêt. Jeudi d'ailleurs, un des grands journaux barcelonais titrait en "une" sur son équipe de campagne.
Il a tiré la conclusion qu'il n'avait pas d'avenir en France. Ce qui est vrai, même si on n'est jamais mort en politique. Mais il a compris qu'il était dans une impasse ici. Et à l'entendre, on se dit qu'il ne se voit pas, à 56 ans, s'apitoyer sur son sort, attendant un débouché.
Comme il le dit : "Je pourrais rester là à critiquer Macron, ou à faire des offres de services pour travailler sur les questions de sécurité" (sous-entendu pour remplacer Gérard Collomb). Mais il n'a plus envie, Manuel Valls, d'être à la merci d'une hypothétique proposition.
"Attendre", ce n'est pas son truc. Il a besoin de bouger, il a besoin de se ressourcer. Et finalement le projet pour Barcelone est tombé à point nommé. C'est une façon de remettre les compteurs à zéro, avec des gens nouveaux, dans un environnement nouveau.
Ce nouveau départ est une rupture, parce que c'est un changement de vie. Et pas seulement de vie politique. Alors pour l'instant, il se sent encore entre les deux pays. Il n'y a qu'à voir le nombre de tweets et de retweets, que ce soit pour saluer le plan pauvreté du président ou rendre hommage à Marceline Loridan-Ivens ou faire la promo des Journées du patrimoine de la ville d'Évry qu'il a dirigée.
Mais Manuel Valls évoque beaucoup au téléphone ce changement qui approche. Le fait de laisser derrière lui un pays dans lequel il s'est construit, où vivent ses enfants (même s’ils sont grands). Un pays pour lequel il s'est engagé pendant plus de trente ans, dont il a été maire, député et premier ministre.
Manuel Valls le dit lui-même : "Ce n’est pas une affaire simple de partir". Et même s'il s'est préparé à sauter le pas, même s'il dit : "Ce n'est pas un déchirement, ni une fuite", il est déjà en train de préparer sa "sortie" de France (il ne dit pas ses adieux). Il veut, dit-il, dire "au revoir" à tout le monde, aux amis, aux élus, à l'Assemblée. "Je le vis comme un devoir".
Il balaye d'ailleurs la polémique sur sa démission de son poste de député, sur les indemnités qu'il perçoit encore alors qu'il n’est quasiment plus à Paris. "J'ai porté la loi sur le non-cumul, je ne suis pas débile", dit-il, comme pour rassurer sur sa mise en règle qu'il fera sans doute dans la foulée de sa candidature.
Oui, c'est une rupture, un aller simple. A-t-il ses chances ? Les sondages du début d'été ne sont pas fameux. Mais les observateurs disent qu'il peut s'en sortir dans un scrutin proportionnel à un tour.
Lui va tout tenter pour cette nouvelle vie dans sa ville natale : "Si je gagne, c'est extra. Si je perds, je reste vivre à Barcelone".
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