Invité au 31e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), lundi 7 mars, Manuel Valls a assuré que "les Français juifs ne doivent pas douter de la France". Le Premier ministre répondait ainsi à "l'angoisse" exprimée par Roger Cukierman, le président de l'institution. En raison des attaques ou menaces jihadistes et des actes antisémites, "nous vivons une vie retranchée. Nous avons le sentiment angoissant d'être devenus des citoyens de deuxième zone".
Dénonçant "des messages haineux en hausse exponentielle" sur internet, le représentant de la première minorité juive d'Europe, forte d'un demi-million de membres, a jugé que des "règles nouvelles" devaient être "imposées à Facebook, Twitter et Google pour freiner cette évolution". "L'état d'urgence doit aussi s'appliquer sur internet".
Le président du Crif a suggéré que Pharos, la plateforme gouvernementale de lutte contre la cybercriminalité, "devrait disposer de plusieurs centaines d'employés au lieu de quelques dizaines, seulement, aujourd'hui". Le Premier ministre lui a répondu que "la disposition visant à sortir les délits antisémites et racistes du droit de la presse pour les faire rentrer dans le droit commun figurera dans le projet de loi Égalité et citoyenneté, soumis au Parlement au printemps".
Manuel Valls est venu à ce dîner avec un discours préparé par le chef de l'État. François Hollande était en effet retenu à Bruxelles, pour le sommet extraordinaire UE-Turquie sur la crise des migrants. Le Premier ministre a assuré que "mener des politiques fortes contre l'antisémitisme ou l'antisionisme ne fera pas perdre des voix ici ou là dans tel ou tel quartier", mais "honorera tous ceux qui seront engagés dans ce combat".
Les Juifs de France ont bâti la France. Ils doivent continuer de la bâtir !
Manuel Valls
"Il y a l'antisémitisme des beaux quartiers, il y a aussi l'antisémitisme dans les quartiers populaires d'une jeunesse radicalisée. Et puis (...) il y a l'antisionisme, c'est-à-dire tout simplement le synonyme de l'antisémitisme et de la haine d'Israël".
Le 31e dîner du Crif a réuni selon l'organisation "plus de 850 personnes" dans un hôtel parisien, avec de très nombreuses personnalités politiques, diplomatiques et religieuses. Parmi les convives figuraient une dizaine de membres du gouvernement, dont Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Jacques Urvoas (Justice), Jean-Yves Le Drian (Défense), Najat Vallaud-Belkacem (Éducation) et Jean-Vincent Placé (Réforme de l'État), ainsi que les présidents des deux chambres du Parlement, Claude Bartolone et Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo, le procureur de la République François Molins, le préfet de police Michel Cadot.
Presque tous les prétendants à la primaire de la droite avaient fait le déplacement: Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Jean-François Copé, Nathalie Kociusko-Morizet, Nadine Morano et Hervé Mariton. Le président des Républicains Nicolas Sarkozy est parti avant les discours.
Le prix du Crif a été décerné cette année "aux forces de police et aux militaires" pour saluer, a exprimé Roger Cukierman, leur "dévouement exceptionnel dans la protection de nos coreligionnaires" après les attentats de janvier 2015. Le président sortant du Crif a reçu une ovation alors qu'à 79 ans, son troisième et dernier mandat prendra fin en mai.
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