Maltraitance animale : un petit pas pour la majorité, un grand bond pour les chats
ÉDITO - La majorité a présenté mardi 26 janvier sa proposition de loi contre la maltraitance animale qui s'abstient de toucher aux dossiers trop sensibles.

Il n’y a pas que le confinement. Il y a aussi le sort des animaux qui intéresse nos parlementaires depuis mardi 26 janvier à l’Assemblée Nationale. C’est une grande fierté de Christophe Castaner, l’ancien ministre et président du groupe des députés En Marche.
Je peux même vous dire qu’il affiche un large sourire de satisfaction quand vous en parlez avec lui. Il est parvenu à mettre sur les rails une loi sur le bien-être animal qui ne parle ni de la chasse ni de l’élevage.
La chasse c’est le domaine réservé du président de la République. L’élevage c’est le domaine réservé de la FNSEA et de l’agroalimentaire. Pourquoi ces sujets sont-ils vraiment évités ? Un député m’a raconté qu’il n’y avait pas pire sujet que la chasse et l’élevage pour provoquer un pugilat entre des députés de la majorité. Il n’a jamais vu ça sur des sujets comme l’immigration ou la sécurité intérieure où les débats peuvent être animés.
Le sujet de la cause animale, explique-t-il, a une capacité de haine démentielle. Entre les députés qui défendent la chasse ou l’élevage et ceux qui veulent défendre les animaux, ils se détestent. Ces sujets sont clivants donc les poules en batterie ou les cerfs poursuivis pendant des heures attendront encore un peu.
7 Français sur 10 estiment que les politiques n'en font pas assez sur les animaux
Les députés au moins ne vont pas s’écharper sur ce que certains d’entre eux ont déjà rebaptisé la "loi des petits chats". Mais il ne faut pas s’en moquer pour autant car cette loi touchera beaucoup plus de monde que vous pouvez le croire. Les animaux ont leurs défenseurs : 7 Français sur 10 pensent que les politiques n’en font pas assez.
Cette loi vient de loin. Depuis longtemps au sein du gouvernement et de la majorité ils sont quelques-uns à penser qu’il faut absolument faire quelque chose pour nos amis les bêtes avant la fin du quinquennat.
C’est ultra-concernant comme disent les politiques aujourd’hui, et en plus ça pousse.
Une tentative de demande de référendum a rassemblé en ligne presque un million de personnes.
Prochains objectifs : les cirques et élevages de visons
Concrètement, on vous fera signer un papier lors de l’achat d’un animal de compagnie pour vous informer qu’un animal il faut s’en occuper et que c’est aussi un coût. Pour les actes de cruauté contre des animaux, les peines seront aggravées et iront jusqu’à 5 ans de prison et 75.000 euros d’amendes.
Cela annonce aussi la fin des delphinariums. Malgré toutes ces précautions il reste quand même un ou deux points qui sont encore délicats : l’interdiction des animaux dans les cirques et la fin des élevages de visons. Là, les députés LaREM qui tiennent deux symboles veulent aller plus vite que le gouvernement qui veut repousser de plusieurs années ces interdictions.
Mardi 26 janvier, au début des débats la ministre de l’écologie Barbara Pompili semblait prêt à les suivre. Les députés de la majorité qui sont le plus mobilisés sur ce dossier réfutent toute sensiblerie.
Et ils disent aussi qu'ils préfèrent se contenter d’une loi réaliste, une loi des petits chats adoptée, qu’une loi trop ambitieuse qui échoue. Un petit pas pour la majorité un grand saut pour les chats.