Elle encourt jusqu'à 12.000 euros d'amende pour des publications sur Facebook. Une habitante de la commune de Saint-Omer (Pas-de-Calais), présentée comme une militante et figure locale des gilets jaunes, a été interpellée à son domicile vendredi 24 mars au matin par trois policiers pour avoir publié sur sa page Facebook des messages dans lesquels Emmanuel Macron est traité d'"ordure", rapporte La Voix du Nord.
Comme l'explique le quotidien, les policiers sont intervenus initialement en réaction à la publication d'une photographie montrant la femme souriant à côté d'une inscription "Macron ordure" tagguée sur la chaussée à côté d'un dépôt de déchets en marge des manifestations contre la réforme des retraites. Placée en garde à vue, la quinquagénaire a nié être à l'origine de l'insulte et a dit avoir simplement été prise en photo à côté du tag.
Les policiers se sont aussi intéressés à un message posté sur sa page Facebook le 21 mars avant l'interview du président de la République à 13h sur TF1 et France 2 : "L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs (sic) à la télé que l’on trouve les ordures".
La préfecture de police du Nord-Pas-de-Calais a confirmé auprès de plusieurs médias qu'une enquête a été ouverte à la suite d'une plainte contre X déposée par le sous-préfet de Saint-Omer lorsqu'il a pris connaissance des photos et publications injurieuses visant le chef de l'Etat. Le parquet a poursuivi la quinquagénaire seulement sur la base de sa propre publication Facebook, pour injure "par parole, écrit, image ou moyen de communication par voie électronique", une infraction relevant du droit de la presse passible de 12.000 euros d'amende.
La quinquagénaire, qui se décrit comme "une militante depuis une vingtaine d'années" pour "la justice sociale". Le quotidien, est présentée plus précisément par La Voix du Nord comme "une figure des gilets jaunes dans l'Audomarois". Elle dit assumer de partager "énormément de vidéos de violences policières ou de violences politiques" et explique avoir fait preuve de maladresse en voulant "faire un jeu de mots et écrire 'l’or dur'" que "le correcteur a modifié" sans qu'elle ne le corrige.
Présentée au procureur de Saint-Omer, l'accusée comparaîtra au tribunal le 20 juin prochain. "On veut faire de moi un exemple, je ne suis pas l'ennemi public numéro 1", s'est-elle indignée auprès de La Voix du Nord, dénonçant "une période où l'intimidation est forte sur les militants".