Emmanuel Macron est-il en train de renoncer à l'une de ses promesses de campagne phares dans le domaine de la santé ? Alors que le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adopté à une large majorité (354 voix pour contre 192) à l'Assemblée nationale, mardi 31 octobre, Agnès Buzyn accordait le même jour une interview à nos confrères de Viva Magazine.
Interrogée sur la question de la prise en charge à 100% à l'horizon 2022 des soins audio, des lunettes et des prothèses dentaires, la ministre de la Santé a indiqué qu'elle concernerait seulement certaines offres, parmi les moins chères. "Il n'est pas question de supprimer le reste à charge pour toutes les lunettes, audioprothèses et prothèses dentaires", martèle-t-elle. Seuls les patients optant pour "un panier de soins standard" n'auront aucun reste à charge. En effet, aucun professionnel concerné n'a vraiment intérêt à ce que l'on rembourse à 100% : ni les fabricants, ni les vendeurs qui pourraient devoir baisser leurs marges et encore moins les mutuelles.
Les explications de la ministre de la Santé ne correspondent a priori pas tout à fait aux annonces d'Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle. Le candidat proposait le remboursement à 100% de ces trois postes de dépenses, sans condition. Le montant de la réforme s'élèverait à 4,5 milliards d'euros par an. "S’agissant des lunettes, des prothèses dentaires et de l’audition, nous fixons l’objectif de 100% de prise en charge pour 2022, alors que la couverture reste trop faible aujourd’hui (8,3% en 2016, ndlr). Nous réaliserons cet objectif sans augmenter le prix des mutuelles."
"Pour cela, nous favoriserons la concurrence, en instaurant notamment trois contrats type que devront proposer assureurs et mutuelles pour garantir la transparence et faciliter les comparaisons", ajoutait le candidat sur son site internet.
Les mutuelles et les syndicats des secteurs concernés avaient plutôt mal accueilli cette promesse de campagne. Agnès Buzyn écarte d'emblée les futures accusations de reculade dont le gouvernement pourrait faire l'objet : "Nous tiendrons notre engagement de proposer aux patients une offre sans reste à charge pour ces produits de santé essentiels du quotidien."
Mardi 24 octobre, la ministre avait évoqué à l'Assemblée le lancement "dès cette semaine du travail et (de) la concertation pour aboutir à un reste à charge zéro dans les domaines de l'optique et des audioprothèses, en sus des négociations entamées mi-septembre dans le secteur dentaire" entre les syndicats de dentistes et l'Assurance maladie.
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