Le ressort semble cassé, les réflexes sont de moins en moins spontanés. Le front républicain consiste, pour ceux qui sont les plus mal placés le soir du premier tour, à se retirer ou à s’allier avec ceux qui peuvent battre le Rassemblement National.
Le front républicain a beaucoup de défaut, il s’use, notamment quand on l’utilise. Il a servi d’arme électorale, aussi, pour piéger la droite. De moins en moins efficace, de plus en plus contesté, le Front Républicain risque bel et bien, à l’occasion de ces régionales, de disparaitre de notre vie politique.
Pourquoi cette disparition accélérée pour ces élections précisément ? D’abord, le Front Républicain tient son nom et part d’un principe : que le Front National, aujourd’hui Rassemblement National, n’était pas dans le champ républicain. Mais nous le voyons bien, ce n’est plus la question. Marine Le Pen n’étant pas son père, cet argument s’est affaibli avec le temps. Le RN n’est plus un épouvantail moral suffisant.
Ensuite, nous sommes dans une forme de délitement politique. Les oppositions sont faibles et la majorité n’est pas très forte politiquement. Dans un jeu brouillé le combat contre le RN n’est plus un combat prioritaire, une cause qui mobilise. Enfin, le Front Républicain impose à ceux qui l’appliquent de disparaître. Ce n’est plus possible pour des partis qui risquent de disparaitre tout court et pas possible pour de jeunes formations, comme En Marche, qui tentent de s’implanter.
Cela aidera-t-il les candidats de Marine Le Pen a gagner des régions ? Ce n’est plus comme ça qu’il faut poser la question, mais plutôt qui se sentira responsable, le 27 juin, de l’élection d’un ou de plusieurs présidents RN.
Il y a 2 jours, un dirigeant socialiste m’a dit que, pour la première fois, il hésitait. Est-ce que disparaître 12 ans d’un conseil régional, finalement, ce n’est pas faire aussi le lit du Rassemblement National, s’interroge-t-il.
La question va aussi se poser pour La République en Marche, en Bourgogne-Franche-Comté, dans les Hauts-de-France. Là aussi, il y a des hésitations. Si les candidats en difficulté refusent de faire alliance avec LaRem, que fait le parti du Président ?
Parmi les dirigeants, plusieurs poussent à se maintenir. Ce qui les divisent, ce sont les conséquences politiques que pourraient avoir une carte de France avec une, deux ou trois régions RN au soir du 27 juin.
La fin du Front Républicain aux régionales, réfléchit un responsable socialiste, cela enverrait le signal aux électeurs de gauche qu’ils ne sont plus tenus, moralement, de voter Emmanuel Macron l’année prochaine au second tour. Les régionales pourraient alors accélérer l’histoire de la présidentielle.
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