"Ce n'est pas la rue qui décide." Ce sont les mots d'Emmanuel Macron, mardi 21 mars, devant les parlementaires de la majorité, à quelques heures d'une intervention télévisée sur TF1 et France 2. Le président de la République ne semble pas prêt de reculer à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites.
Ceux qui attendent le retrait de cette (très) controversée réforme ou un grand chambardement politique risquent d'être déçus. "L'émeute ne l'emporte pas sur les représentants du peuple. La foule n'a pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus", a notamment déclaré le chef de l'Etat, face à ses troupes.
Il ne regrette rien et certainement pas le recours au 49.3. "Utiliser la Constitution pour faire passer une réforme est toujours une bonne chose", a dit le président. Et quant au faible écart de neuf voix sur la motion de censure, là non plus, il ne compte pas capituler. "En démocratie, ce n'est pas parce qu'un texte passe à très peu de voix qu'il est illégitime." Et de pointer du doigt les oppositions. "Quelle force politique, quelle force sociale avait un autre projet."
Emmanuel Macron a enfin demandé à ses députés d'apaiser, de calmer, de retourner sur le terrain pour écouter "les colères". "Il fallait mardi soir ressouder les troupes mais à la sortie tous n'ont pas vraiment été convaincus", confie un proche du chef de l'État à RTL.
Société - De nouveaux heurts ont éclaté mardi 21 mars en soirée, à Paris. Les tensions entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu place de la République. 46 personnes ont été interpellées.