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Législatives 2024 : pourquoi Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron de "coup d'État administratif"

Face à la perspective d'une cohabitation avec le Rassemblement national, le chef de l'État utilise son pouvoir de nomination pour placer des personnalités en phase avec la ligne du camp présidentiel. Des nominations dénoncées par la leader du Rassemblement national ce mardi 2 juillet qui estime que l'Élysée abuse de ses prérogatives pour "empêcher Jordan Bardella de gouverner le pays comme il le souhaite".

Marine Le Pen le 2 juillet 2024
Crédit : AFP
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Benjamin Hue
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La tension monte entre le camp présidentiel et le Rassemblement national à l'approche du second tour des législatives. À cinq jours d'un rendez-vous décisif pour l'avenir du pays, Marine Le Pen a accusé Emmanuel Macron ce mardi 2 juillet de mener "un coup d'État administratif" après avoir appris que l'exécutif avait procédé à une vague de nominations de hauts fonctionnaires alors que se profile une possible cohabitation inédite avec l'extrême-droite. 

Interrogée sur France Inter, la députée du Rassemblement national a évoqué "des rumeurs" selon lesquelles "le chef de l'État cherche à contrer le vote des électeurs, le résultat des élections, en nommant des personnes à [lui] pour qu'ils empêchent, à l'intérieur de l'État, de pouvoir mener la politique que les Français veulent". "C'est une forme de coup d'État administratif", a-t-elle dénoncé. "Pour des gens qui donnent des leçons de démocratie à la terre entière, c'est quand même étonnant d'agir de cette manière-là", s'est-elle par avance indignée. "Dans ces cas-là, il ne fallait pas dissoudre", a-t-elle insisté.

Dans le viseur de la leader du Rassemblement national, le dernier conseil des ministres a bien été le théâtre d'un vaste mouvement de nominations mercredi 26 juin. De manière très officielle, plusieurs préfets, recteurs d'académie et hauts fonctionnaires ont été nommés ou confirmés dans leurs fonctions par le président.

"Le gouverneur militaire de Paris, le nouveau chef d’état-major de l’armée de l’air, le nouveau directeur de l’Union européenne au ministère des Affaires étrangères, ainsi que trois ambassadeurs ont notamment été désignés", écrit Le Monde. Cette vague de désignations devrait se poursuivre ce mercredi 3 juillet en Conseil des ministres. D'après l'AFP, les patrons de la police et de la gendarmerie nationales seront aussi concernés. 

Une prérogative prévue par la Constitution

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Emmanuel Macron use-t-il de son pouvoir de nomination pour placer ses hommes avant une probable cohabitation ? Comme l'a rappelé l'Élysée dans un communiqué publié ce mardi 2 juillet, ces mouvements sont une prérogative du chef de l'État prévue par la Constitution : "L'article 13 de notre loi fondamentale indique que le chef de l'État nomme aux emplois civils et militaires tels les préfets lors du conseil des ministres qu'il préside". "Il y a depuis 66 ans chaque semaine des nominations et des mouvements, notamment l'été, indépendamment des moments politiques traversés par nos institutions, et il n'est aucunement prévu qu'une de ces dispositions puisse changer dans les prochains mois", a souligné le Palais.

Ce type de mouvements est plutôt habituel à l'été. Comme l'expliquent des sources issues des ministères, ils concernent des postes vacants en attente de nouvelles nominations, comme les directeurs de la police et de la gendarmerie, qui avaient atteint leur durée maximale. Selon des proches du dossier, l'exécutif s'interrogeait ces dernières semaines sur le meilleur timing pour procéder à ces nominations, initialement avant ou après les Jeux olympiques. La dissolution surprise de l'Assemblée nationale et la convocation des législatives anticipées ont fini par précipiter l'échéance.

Des affrontements en perspective en cas de gouvernement Bardella

Reste qu'en nommant des personnalités réputées proches ou en accord avec la ligne du camp présidentiel - notamment l'ancien ministre délégué chargé de la Ville et du Logement Olivier Klein, nouveau recteur de l'académie de Strasbourg, ou Jean-Philippe Agresti, époux de la secrétaire d'État à la Citoyenneté et à la ville Sabrina Agresti-Roubache - à des postes clés de l'administration, la présidence semble vouloir agir par prévention et assurer la continuité de l'État face à un pouvoir qui s'annonce autoritaire. "On pare à toutes les éventualités en cas de possibilités que le RN arrive à la majorité absolue. On protège a minima les institutions", a reconnu un conseiller de l'exécutif cité par l'AFP. "Hors de question de laisser le RN liquider tout ce qui a été fait en 7 ans", confiait une ministre à RTL, il y a quelques semaines.

Les constitutionnalistes rappellent que lors de chaque cohabitation, les nominations de hauts fonctionnaires ont fait l'objet de bras de fer entre l'Élysée et Matignon. Une série de postes de grands commis de l'État nommés par décret présidentiel en Conseil des ministres nécessitent en effet un contreseing du Premier ministre ou des ministres. Le Rassemblement national semble déterminé à en faire un enjeu de l'entre-deux tours des législatives. Marine Le Pen a déjà fait savoir que si son parti accédait au pouvoir, il reviendrait sur ses nominations afin de "pouvoir gouverner". La députée RN entend notamment s'opposer à la volonté du Président de désigner Thierry Breton pour un nouveau mandat au sein de l'exécutif européen, estimant que cette prérogative reviendra au gouvernement en place après le 7 juillet.

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