INVITÉ RTL - "Le Hamas n'est pas anéanti", malgré la mort de son chef, estime le géopolitologue Frédéric Encel

Dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 juillet, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué par une frappe militaire. Le mouvement islamiste a annoncé cette information en début de matinée et accuse Israël d'être à l'origine de cette attaque meurtrière menée à Téhéran où le haut-dignitaire se trouvait pour l'investiture du nouveau président iranien.

Le géopolitologue Frédéric Encel était invité au micro de RTL, ce mercredi, pour revenir sur ce nouveau tournant dans le conflit entre Israël et le Hamas. Selon lui, cela n'impacte pas directement l'organisation du mouvement : "Le Hamas n'est pas anéanti parce qu'un numéro deux se remplace par un numéro trois, qui se remplace lui-même par un numéro quatre. Deuxième point : Haniyeh n'avait pas de poids militaire et stratégique, car il n'était pas dans la bande de Gaza. Même si Sinouar, qui est en train de se battre dans les tunnels de Gaza, était abattu, ce que les Israéliens recherchent, il serait remplacé par son numéro deux."

S'il s'avère que la frappe a bel et bien été menée par l'armée israélienne, le géopolitologue y voit "un coup extrêmement dur" pour le Hamas, ainsi qu'un "succès" pour l'État hébreu. "Il y a 193 pays recensés à l'ONU et il n'y en a que deux capables d'opérer ce qui a été opéré aujourd'hui au cœur de Téhéran : les États-Unis et Israël", remarque-t-il.

"Magistral d'un point de vue tactique et militaire"

Frédéric Encel prend exemple sur la récente attaque des F35 israéliens au Yémen, en riposte à celle des Houthis sur Tel-Aviv, pour affirmer qu'Israël "s'y prépare depuis très longtemps", tout en soulignant que "Téhéran, c'est encore plus loin, donc c’est encore plus magistral d’un point de vue tactique et militaire".

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Tandis que le guide suprême Ali Khamenei a promis "un châtiment sévère" à Israël, le géopolitologue estime qu'"il y aura, pour la énième fois, une riposte", sans pour autant croire "au fameux embrasement". Selon lui, "la République islamique d’Iran est dirigée par des fanatiques, mais pas par des imbéciles. Ils connaissent très bien les rapports de force et ils savent qu’une escalade au dernier degré avec Israël serait perdante, car d’un côté, il y a la bombe et pas de l’autre". Face à cette éventuelle réaction, la population israélienne, et en particulier la famille des otages toujours détenus par le Hamas, se montre inquiète.