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Le dernier édito d'Olivier Bost : "Toutes ces fois où je me suis trompé"

Au micro de RTL, l'éditorialiste Olivier Bost revient sur l'année écoulée et avoue de nombreuses erreurs dans ses pronostics et ses analyses politiques.

Emmanuel Macron en Roumanie, le 15 juin 2022.
Emmanuel Macron en Roumanie, le 15 juin 2022.
Crédit : DANIEL MIHAILESCU / AFP
Le dernier édito d'Olivier Bost : "Toutes ces fois où je me suis trompé"
00:04:20
Le dernier édito d'Olivier Bost : "Toutes ces fois où je me suis trompé"
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L'Edito Politique Olivier Bost
Olivier Bost - édité par Lison Bourgeois

Je repasse toute cette élection présidentielle et ça va faire mal. Enfin, ça va me faire mal. C’est l’heure du mea-culpa. J’ai débusqué tous ces éditos où je me suis lamentablement trompé. Trompé sur les pronostics, ça arrive, mais il y a encore plus grave : je me suis trompé sur des analyses politiques. Je n’ai pas vu, pas compris, ce qui était en train de se passer.

Ma plus grosse erreur était sûrement de croire qu’Emmanuel Macron ne serait pas forcément réélu. Ou plutôt, pour être vraiment honnête, croire longtemps à un suspense qui n’a pas franchement existé. J’ai cherché les doutes et ils ont existé dans l’entourage d’Emmanuel Macron. J’ai cherché les failles et elles sont évidentes. Je ne vais pas encore en refaire un édito.

Je me suis suffisamment trompé. "Emmanuel Macron perdra inévitablement des points quand il se déclarera le plus tard possible", disais-je. C’est l’inverse qui s’est produit. Je ne me suis que tardivement rendu à l’évidence. La surprise était plutôt qu’il n’y avait pas de surprise. La surprise est arrivée plus tard, aux législatives. J’en reparlerai. 

Il est donc possible d’être réélu après un quinquennat, même avec une campagne tardive et poussive. Ce n’est pas parce que 8 Français sur 10 ne voulaient pas du duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen qu’il ne s’est pas reproduit.

Une erreur erreur de jugement à l'encontre de Marine Le Pen ?

J’ai pensé que Marine Le Pen ne serait pas forcément au second tour et qu’elle était cramée. D’abord parce que j’ai totalement surestimé l’échec aux régionales du RN, en juin 2021. "La limite c’est elle, son image et son nom. C’est toujours elle contre tous les autres. Le plafond de verre est toujours là". Voilà ce que j’ai dit, plusieurs fois, à tort. 

Je n’ai pas compris la longue campagne de second tour de Marine Le Pen, avant le premier tour. C’était très risqué de se recentrer comme elle l’a fait. Je n’ai pas compris tout de suite et j’ai aussi manqué de flair. J’ai expliqué 2 fois qu’Éric Zemmour ne serait probablement jamais candidat. Au printemps dernier, aux premières rumeurs. Et à la rentrée, j’en doutais encore. "Pas beaucoup d’entourage solide, peu d’argent, pas de ralliement sérieux. Le polémiste reste pour l’instant un phénomène médiatique", expliquais-je.

Finalement, j‘ai quand même consacré une dizaine d’éditos au phénomène médiatique devenu politique. Jusqu’à dire, le 14 octobre : "Éric Zemmour n’a pas seulement imposé ses thèmes. Éric Zemmour a surtout donné un coup terrible à Marine Le Pen". C’était en fait un gros coup de main.

Une erreur sur Les Républicains ?

Sur Les Républicains, j'ai fait une grosse, une énorme erreur. Le lendemain de la rentrée, fin août, le 24 pour être précis : "Ce matin sur RTL, j’enterre la primaire à droite". Et je me lançais dans la liste de toutes les raisons pour lesquelles il n’y aurait pas de primaire. Bon, vous connaissez la suite. 

Tout ça s’est terminé le lendemain du fameux meeting de Valérie Pécresse au Zénith par l’enterrement de la candidate LR. Vous devrez encore vérifier à la rentrée si, comme je l’ai dit, les perdants des primaires sont toujours les gagnants. Longtemps après, nous regarderons Éric Ciotti qui avait perdu et surveillerons Laurent Wauquiez qui n’y est pas allé. 

Et la gauche ?

Là encore, je n’ai pas cru en la gauche. J'ai cru que Jean-Luc Mélenchon rééditerait son exploit/échec de 2017, 5 ans plus tard, en 2022. Image abimée par ses moments de fureur. Et avec aucune dynamique à gauche. 

Oui, je me suis bien planté, je n’ai pas vu une forme de vote utile se reformer. J’ai bien dit,  ensuite, que Jean-Luc Mélenchon ne serait jamais Premier ministre mais je ne croyais pas à la naissance de la Nupes. Jusqu’à dire qu’Emmanuel Macron aurait bel et bien une majorité en pleine campagne des législatives.

Et là, je dois vous dire que cet exercice de bilan auto-critique prend toute sa saveur. Plusieurs fois, dans des éditos, j’ai dit qu’Emmanuel Macron pourrait ne pas avoir de majorité. Mais toujours avant la présidentielle, jamais après. Il était temps que ça s’arrête. 

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