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La planète Terre (Image d'illustration)
Crédit : Walter B. Myers/Leemage/AFP
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Alors que nous serons bientôt huit milliards d'habitants sur Terre, la question de la viabilité de notre démographie interroge. Alors, doit-on limiter le nombre de naissances ?
Le sujet provoque des réactions virulentes. Le contrôle de la démographie touche aux libertés, à l'intime, au religieux et nous fait penser à des régimes autoritaires comme la Chine. En France, plus qu'ailleurs, nous vivons sur un mythe puissant, celui d'une indispensable augmentation du nombre de Français pour assurer la puissance du pays. Sa puissance économique, militaire et son rayonnement dans le monde.
La politique familiale n'a pas varié depuis des décennies, il suffit d'essayer de la remettre en cause et d'observer les réactions pour s'en rendre compte. Mais si aucune politique, ou presque, ne se hasarde à emprunter cette idée face au péril climatique, ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un sujet tabou. Ce n'est pas non plus parce qu'elle est impossible à assumer vis-à-vis de l’opinion. Mais surtout parce que ce n'est pas la solution.
En effet, limiter la démographie ne sauvera pas la planète. Selon l'ingénieur et spécialiste du bilan carbone Jean-Marc Jancovici, à retrouver sur RTL le samedi matin, "la planète n’acceptera pas 10 milliards d’habitants vivants comme nous aujourd'hui, puisque nous avons déjà dépassé les limites".
La conclusion de Jean-Marc Jancovici est simple : la population mondiale va se réguler, soit par des famines, des épidémies, des guerres ou alors nous essaierons de gérer la démographie nous-mêmes. Dans son analyse, tout est dans le "10 milliards vivants comme nous". Car s'il y a 8 milliards d’habitants, 70% des émissions de Co2 sont produites par "seulement" 1 milliard d'entre eux.
1 milliard d'entre nous en réalité, puisqu’il s’agit des pays riches. Ainsi, réguler les naissances ne règle pas la question du réchauffement climatique, puisque la démographie est bien plus active en Afrique ou au nord de l'Inde qu'aux États-Unis, en Europe ou même en Chine. La démographie explose là où les habitants ne génèrent que très peu de Co2.
Les pays riches, ceux qui n'ont pas les populations les plus importantes et de loin, sont ceux qui contribuent le plus au réchauffement climatique. Il faut donc que ces pays réduisent leur consommation, leur production de Co2 et arrêtent de grignoter les ressources naturelles. Vous pouvez appeler ça de la sobriété ou de la décroissance, mais il s'agit de la seule voie possible. La sobriété fait plus raisonnable, tandis que la décroissance rime avec contraintes, privations, retour en arrière ou refus du progrès pour ses détracteurs.
Dans ses dernières recommandations, le GIEC évacue lui aussi le mirage des progrès techniques. La technologie ne nous sauvera pas du réchauffement climatique. Tout cela ne nous épargnera pas d’un effort colossal d'ici 2050. C'est la date pour arriver à la neutralité carbone. Chez nous et ailleurs, il faut donc réduire les gaz à effet de serre, pas le nombre d’enfants.
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