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Le charbon fait de la résistance

ÉDITO - Deux ans après les accords de Paris, le charbon est toujours l'une des énergies les plus utilisées au monde.

Une usine de charbon à Bottrop, en Allemagne
Une usine de charbon à Bottrop, en Allemagne
Crédit : AFP / Patrick Stollarz
Le charbon fait de la résistance
00:03:25
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François Lenglet & Loïc Farge

Selon plusieurs associations environnementalistes, notamment les Amis de la Terre, il y aurait eu quelque 600 milliards d'euros de financement pour construire de nouvelles centrales à charbon dans les trois dernières années. Des financements provenant de banques chinoises, japonaises, américaines, et même françaises, puisque les études de ces associations citent le Crédit Agricole, Société Générale et BNP-Paribas. Des projets en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, et même en Europe et aux portes de l’Europe. Alors qu'il s’agit, il faut le rappeler, du mode de génération de l'électricité le plus polluant. Le charbon est deux fois plus polluant que le gaz.

Mais pourquoi est-il aussi en vogue ? Tout simplement parce que ce n'est pas cher. Le prix du charbon est faible. En Europe, le prix des droits à polluer, qui fait l'objet d'un marché entre les entreprises, est au plus bas. Le charbon, l'énergie qui émet le plus de CO2, est aussi l'une des moins chères.

Augmenter le prix des droits à polluer

Ne s'est-il donc rien passé depuis les accords de Paris, il y a deux ans ? Si. Il y a eu une inflexion nette du nombre de projets, même s'il reste substantiel. Selon l'ONG Coalswarm, il y a bien eu, sur la seule année 2016, une baisse de 14% de la puissance envisagée dans le monde, qui s'est poursuivie en 2017. Et les banques que l'on citait plus haut (BNP-Paribas et Société Générale) ont annoncé qu'elles tournaient le dos au charbon. De plus en plus d'entreprises, y compris les énergéticiens comme Total, ont annoncé leur retrait intégral de cette énergie. Parce que certains grands investisseurs, qui achètent leurs actions, leur demandent désormais.

Comment accélérer le mouvement ? En Europe, il faudrait augmenter le coût du charbon, en augmentant le prix des droits à polluer, c'est-à-dire de la tonne de CO2. Ou mettre en place une vraie taxe carbone. Mais cela pénaliserait des pays comme l'Allemagne qui, pour sortir du nucléaire, en attentant que le relais soit pris par les renouvelables, utilise massivement le charbon.

Fin du charbon en France en 2022 ?

En France, le charbon a généré environ 1,4% de la production d'électricité en 2016. Le chiffre sera sans doute supérieur en 2017, à cause de l'arrêt de certaines tranches nucléaires pour maintenance. Cela ne semble pas beaucoup, mais cela représente quand même encore quatre sites avec des centrales qui tournent. Une dizaine a été fermée entre 2013 et 2015 en France.

La précédente majorité avait souhaité mettre en place une taxe sur le charbon, à l'initiative de Ségolène Royal, alors ministre de l'Écologie. Mais le gouvernement y a avait finalement renoncé, sous la pression des syndicats de ces centrales, qui redoutaient les conséquences sociales de la fermeture en évoquant la disparition de 5.000 emplois. Nicolas Hulot, l'actuel ministre de la Transition écologique, a annoncé le 6 juillet dernier que la France en aurait fini avec le charbon définitivement en 2022, pour la fin du quinquennat. 

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