Nouveau séisme chez Les Républicains, en crise depuis leur déroute historique aux européennes. Laurent Wauquiez a annoncé dimanche 2 juin au Journal Télévisé, qu'il quittait la présidence du parti. "Les victoires sont collectives, les défaites sont solitaires. Il faut que je prenne mes responsabilités: (...) je vais prendre du recul. Je me retire de mes fonctions de président des Républicains", a déclaré l'homme politique.
"Il faut que la droite se reconstruise". "J'ai tout fait pour essayer de rassembler les bonnes volontés mais je vois (...) le risque de retour des guerres des chefs, des désirs de revanche". "Je ne veux pas être un obstacle, à aucun prix", a expliqué Laurent Wauquiez sur TF1, qui avait été confortablement élu à la tête du parti en décembre 2017.
Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ancien ministre lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, ex-député de Haute-Loire et ex-maire du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez, 44 ans, n'avait pas subi de grande concurrence pour la présidence de LR. Mais il faisait depuis l'objet de nombreuses critiques sur sa ligne droitière et sur une gouvernance jugée "solitaire" à la tête du parti.
Souvent accusé d'"insincérité", le patron de LR avait écorné son image en 2018 avec la révélation de propos chocs, enregistrés à son insu, tenus devant des étudiants lyonnais, dans lesquels il multipliait les critiques contre différents responsables politiques.
"Pourquoi cet écart entre ce que je suis et l'image qui est donnée ? Sans doute que, parfois, je suis trop dur. C'est comme ça en tout cas que les gens l'ont perçu", a expliqué Laurent Wauquiez dimanche. Fin janvier, il avait choisi, dans un scepticisme général, de désigner François-Xavier Bellamy, enseignant en philosophie de 33 ans, pour conduire la liste LR aux élections européennes.
Après la lourde défaite de dimanche, le patron de LR avait annoncé la tenue d'"états généraux" à "la rentrée" pour "tout remettre à plat". Une décision jugée insuffisante par de nombreux hiérarques LR. Gérard Larcher a lui initié une "démarche" pour construire "un projet rassemblant la droite et le centre".
Selon les statuts de LR, en cas de vacance, la présidence est assurée par le vice-président délégué, Jean Leonetti. Depuis dimanche, dans l'aile droite de la majorité, le choix avait été fait d'accroître la pression sur les élus LR, notamment en vue des municipales de mars 2020.
Pour le sénateur Roger Karoutchi, proche de Valérie Pécresse, la démission de Laurent Wauquiez "met tout le monde au pied du mur : sommes-nous capables de refonder un parti de droite rassembleur et populaire ? L'espace politique existe-t-il encore ? Réponse très vite".
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