Les maires sont en colère, au point que le Premier ministre Jean Castex vient d’organiser à la hâte une réunion qui se déroulera, jeudi 1er octobre. Elle réunira les maires de grandes villes pour une opération calinothérapie. De fait, l’heure est grave.
Il y a un peu plus d’un an, Emmanuel Macron s’adressait aux maires lors de leur Congrès annuel en les qualifiant de "piliers de la République". Il s’était engagé devant eux à franchir une nouvelle étape de la décentralisation. Le président avait également évoqué les fractures territoriales. Mais aujourd'hui, la fracture n’est plus entre les territoires, mais entre les maires et le chef de l’État.
Les élus ont dénoncé la suppression de la taxe d’habitation qu’ils jugent comme étant une erreur lourde, même si sur ce sujet, les Français sont plutôt du côté de Macron. Par ailleurs, le président s’était engagé à redynamiser les centres-villes et les petits commerces. Un projet raté, au vu de tous ces baux commerciaux qui cèdent un peu partout. Et cette fois, la République s’attaque aux bistros, au petit noir et gros rouge… Tout un symbole !
Une colère qui s’explique également par le manque de concertation alors que le gouvernement s’y était engagé. D’où cette réunion de dernière minute pour faire avaler de nouvelles mesures contraignantes, et le petit coup de fil passé à la maire de Marseille Michèle Rubirola, ce mercredi 30 septembre. Mais la liste des griefs ne cesse de s’allonger.
D’autres raisons alimentent la colère des maires. Depuis quelques mois, les élus ont sans arrêt des prétextes - bons ou pas - de râler. D’abord, l'épidémie de coronavirus leur a coûté jusqu’à maintenant 7,3 milliards d’euros. Ils ont grogné contre la fermeture des écoles, puis contre l’ouverture des écoles. Les élus ont aussi dénoncé le manque de mesures pour les protéger contre les agressions.
Tout récemment, ils ont un nouvel angle d’attaque : le réseau 5G. Une centaine de maires ont pointé du doigt les risques sanitaires : ils ont réclamé un moratoire jusqu’en 2021. Martine Aubry, maire de Lille, est en tête pour demander un report. Là encore, les élus viennent de se prendre une nouvelle fin de non-recevoir.
En conséquence : les maires dégainent leurs armes, à savoir les arrêtés et les référés. À quelques mois des élections régionales, le président Macron ferait bien d’écouter un peu les élus. Il en aura bien besoin s’il est à nouveau candidat en 2022 avec son mouvement En Marche qui se réduit à peau de chagrin.
S’il a lieu en novembre, le Congrès des maires sera un test ou un crash test ! Avec 146 maires dans les villes de plus de 9.000 habitants En Marche, les bataillons sont faibles. Alors Emmanuel Macron a eu beau prendre un "Monsieur territoire" comme Premier ministre, ça ne suffit pas. Il ne suffit pas d’avoir l’accent pour être proche des élus, il faut leur parler ! Comme en amour, il faut des preuves, parce que le plus important, ce n’est pas que la rose.
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