Après un peu plus de trois mois au ministère de l'Intérieur, Bruno le Roux a été contraint de démissionner mardi 21 mars pour avoir embauché ses deux filles adolescentes en tant que collaboratrices parlementaires. Le parquet national financier a ouvert une information judiciaire. C'est allé très vite. C'est la preuve que François Fillon n'est pas une exception. Il y a plusieurs raisons à cela. D'abord des policiers qui allaient enquêter sur "le premier flic de France", cela aurait été pour le moins singulier. Par ailleurs François Hollande ne pouvait pas se retrouver en fin de mandat avec un feuilleton judiciaire, alors que le quinquennat a déjà été émaillé d'affaires telles que Cahuzac ou Thévenoud. La "République exemplaire" était suffisamment mal en point pour en rajouter.
Enfin Bruno Le Roux avait été particulièrement mal inspiré en commentant l'affaire Fillon sur RTL, en parlant d'une affaire qui apparaîtrait "très très grave aux yeux des Français s'il n'y avait pas la réalité d'un véritable travail". Donc, tous les éléments étaient réunis pour boucler la démission de Bruno Le Roux le plus rapidement possible.
Que faire pour éviter de nouvelles affaires de ce type ? On sait qu'un député sur six emploie des membres de sa famille. Ce n'est pas illégal. Mais comme on vient d'avoir deux cas coup sur coup avec des soupçons d'emplois fictifs, des soupçons de complaisance, et comme il s'agit de deniers publics, il faut crever l'abcès une bonne fois. Cela doit s'arrêter. ll est temps d'aller au bout de la modernisation.
Il faut qu'il y ait une enquête menée soit pas le déontologue, soit pas la Haute autorité pour la transparence, puisque l'on a des outils maintenant. Il faut que l'on connaisse la réalité du travail effectué par les conjoints, les enfants ou les cousins des parlementaires. Par ailleurs, en matière de dépense pour "frais de mandat", il faut une transparence totale. Cela ne doit pas à être à la discrétion du député ou du sénateur, quitte à ce que son indemnité soit relevée.
Cette affaire va laisser des traces dans la campagne. Pas directement, mais ça s'insinue. C'est sournois. Cela alimente le "tous pourris", les passe-droits, le népotisme. Cela réactive le fait que la classe politique est déconnectée. D'ailleurs cette affaire Le Roux n'est pas une bonne nouvelle pour François Fillon. Elle souligne que l'un est congédié en 24 heures tandis que l'autre s'accroche. Il y a fort à parier que François Hollande et Bernard Cazeneuve ont voulu mettre en évidence cette différence.
Cela dit, au bout du bout, l'effet est le même : tout cela provoque de l'abstention ou du vote FN. C'est pour cela qu'il y a urgence à interdire des pratiques qui ne sont plus tolérables.
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