Joyeuses fêtes : comment ne pas gâcher les repas de famille avec la politique ?
INVITÉE RTL - Anne Muxel, directrice de recherche au Cevipof, évoque les prochains repas de famille qui pourraient être particulièrement animés si la politique arrive sur la table.

Alors que la crise des "gilets jaunes" fait la une de l'actualité depuis plus d'un mois maintenant, ce sujet pourrait bien animer les repas de fin d'année. De là provoquer certaines discussions particulièrement animées ? "Il peut évidemment venir sur la table mais il me paraît moins clivant que d'autres sujets comme l’extrémisme en politique ou le conflit israélo-palestinien", commence Anne Muxel, directrice de recherche au Cevipof, en évoquant un mouvement "quasiment familial".
En revanche, les sujets politiques peuvent parfois faire voler en éclats les liens familiaux car cela correspond à des "valeurs". "C'est ce qui fait partie du cœur intime, de l’identité personnelle (...) Dès l'instant où on est avec quelqu'un de proche, mais qu'on n'a pas les mêmes idées, cela peut faire des blessures, des tiraillements voire des ruptures", poursuit-il.
Il faut dire que 10 à 15% Français auraient des divergences politiques notables avec leurs parents et que 4% d'entre eux auraient même décidé de couper les ponts, selon une précédente étude menée par Anne Muxel.
Quelles stratégies adopter ?
C'est pourquoi, selon les familles, plusieurs stratégies sont adoptées. Si beaucoup disent stop lors de discussions animées, chez certaines la politique est carrément un sujet tabou avec un stratégie d'évitement donc.
En revanche, d'autres clans profitent même de cette réunion familiale pour aborder les divers sujets d'actualité sans pour autant que cela affectent les relations.
À noter que les divergences sont souvent plus fâcheuses pour les parents que pour les enfants. "Au travers de l'éducation de leur enfant, les parents cherchent à transmettre un certain nombre de leurs valeurs, de leurs croyances donc dès qu'il y a une convergence radicale, elle est assez difficile à vivre pour eux", conclut la politologue.