"Je me suis séparée de l'Église à cause de cela" : Roselyne Bachelot dénonce les abus sexuels dans son livre "Une omerta française. Secrets d'enfance"

L'ancienne de ministre de la Culture publie aux éditions Plon, ce 16 octobre une livre choc intitulé Une omerta française. Secrets d'enfance. Elle livre un témoignage bouleversant sur les abus sexuels dans l'Église et y partage des récits personnels et intimes, révélant les violences subies par des enfants dans des institutions religieuses. 

Un livre "douloureux" à écrire, assure Roselyne Bachelot, "parce que l'Église catholique, elle m'a apporté énormément de choses". Le constat de l'ancienne ministre est catégorique, l'Église "a protégé des prédateurs, elle a couvert des crimes, et ce n'est pas des choses isolées". "Je me suis séparée de l'Église justement à cause de cela", confie-t-elle. 

Elle s'appuie sur des chiffres alarmants, citant la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) qui estime à plus de 200.000 le nombre de victimes, aujourd'hui majeures, de violences sexuelles dans l'Église en France. "Il y a une sorte de sacralisation de la fonction sacerdotale qui fait qu'on a mis en danger à la fois les ecclésiastiques qui étaient chargés de l'instruction religieuse dans les établissements catholiques, mais aussi évidemment les élèves, dénonce-t-elle

Un récit personnel pour illustrer une réalité morbide

Dans son livre, Roselyne Bachelot raconte le drame qu'a vécu sa mère, dont l'amie, Marie-Anne s'est suicidé après avoir été agressée sexuellement et violée par un prêtre dont elle est tombée enceinte. Une histoire qui illustre la gravité des faits reprochés à l'Église et l'urgence d'agir pour protéger les enfants dans tous les milieux, précise l'ancienne ministre. 

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"Il faut savoir que l'omerta, elle sévit dans tous les milieux. J'ai lutté contre ça comme ministre de la Culture, où les violences sexuelles sont importantes, comme ministre des Sports. J'ai mené la première action sur la lutte contre les violences sexuelles dans le sport avec Isabelle Demongeot, la tenniswoman qui a été violée par son entraîneur. Les violences contre les enfants sont partout. Chaque fois qu'il y a du pouvoir, il y a des violences sur les enfants", assure-t-elle. 

Un nouveau gouvernement qui n'est pas à la hauteur

Sur RTL Roselyne Bachelot exprime également son inquiétude face à l'absence d'un ministère dédié à la protection de l'enfance dans le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu. "Dans ce débat politique qui nous anime en ce moment, on ne parle pas des vrais problèmes". Elle critique vivement cette omission, soulignant que les véritables problèmes auxquels sont confrontés les enfants, notamment les violences sexuelles, ne reçoivent pas l'attention nécessaire. 

Pour l'ancienne ministre, cette absence reflète un manque de priorité accordé à la protection des plus vulnérables dans la société. Elle appelle à une prise de conscience de toute la société : "Un enfant sur dix est victime de violences. Dans une classe de 30 élèves, il y a trois élèves qui ont été victimes de violences sexuelles", rappelle-t-elle.