Entre Attal et Borne, aussitôt commencé, le match pour la tête de Renaissance déjà bouclé
Voulant éviter une querelle interne pour la tête du parti présidentiel, Gabriel Attal et Elisabeth Borne ont passé un accord.
Match en macronie ? Tandis que le groupe Ensemble pour la République se découvre un nouveau rôle à l'Assemblée, mi-soutien, mi-opposant, le parti fondé par Emmanuel Macron se prépare pour une nouvelle mue.
Fin novembre, Renaissance va tenir son congrès, lors duquel le nouveau secrétaire général du parti sera élu. Un poste clé pour la macronie dans un contexte très ouvert. L'ancienne majorité joue des coudes avec la droite et refuse de donner un blanc-seing à l'exécutif. Sans oublier l'échéance, à long terme, de la prochaine présidentielle en 2027.
Redevenue députée du Calvados lors des dernières élections législatives, Elisabeth Borne a officialisé sa candidature pour la tête du parti. L'ancienne Première ministre devait avoir face à elle Gabriel Attal. Mais un accord a été trouvé entre les deux anciens premiers ministres.
Gabriel Attal, le plus à même de "susciter des adhésions"
En interne, le match avait déjà débuté entre les écuries de chaque camp. Gabriel Attal faisait office de favori. "Il est populaire auprès des référents", expliquait un proche d'Emmanuel Macron. Selon lui, l'ancien Premier ministre se positionnait comme le "ciment" du parti.
"Si Élisabeth Borne est choisie, l'aile droite de la macronie risque de quitter le navire", notait-il en référence au CV de l'ancienne locataire de Matignon. Elle a été conseillère au cabinet de Lionel Jospin entre 1997 et 2002, quand il était Premier ministre, puis directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris, sous Bertrand Delanoë. En 2014, elle a été directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Écologie.
Un ministre, soutien de Gabriel Attal, estimait que ce dernier "arrivera à générer de l'émulation et à susciter des adhésions" à Renaissance, promet-il. Selon une information du Figaro, à Renaissance, le nombre d'adhérents à jour de cotisation a chuté à 8.500, contre 35.000 en 2023.
À Matignon, Élisabeth Borne "n'a pas eu la main qui tremble"
Un élément aurait cependant pu venir contrarier les plans de celui qui a été le plus jeune Premier ministre sous la Ve République. Gabriel Attal est déjà président du groupe EPR à l'Assemblée. Ce cumul avec la tête du parti interroge. Dans un entretien à France 3, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s'est dite opposée au "cumul de fonctions entre un chef de groupe et un chef de parti".
Cet argument a été renforcé ces derniers jours par le camp Borne. Son entourage misait aussi sur le bilan de l'ancienne Première ministre. "Je ne l'ai jamais vu flancher et penser à son intérêt personnel", expliquait un proche. "Ça ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’ambition. Quand elle était Première ministre, elle a réussi à défendre les retraites et l’immigration, elle n'a pas eu la main qui tremble. Gabriel Attal, lui, va là où est son intérêt personnel", ajoutait-il.
Le congrès de Renaissance aura lieu les 23 et 24 novembre et permettra aux adhérents de voter pour une liste de 150 représentants du Conseil national. Ils désigneront ensuite le nouveau secrétaire général de Renaissance le 7 décembre prochain.
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